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Société

Baisse de la TVA : une bonne nouvelle ?

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Au 1er juillet, la TVA dans la restauration va baisser à 5,5%. En contrepartie, les restaurateurs doivent s'engager à diminuer leurs prix et à embaucher. Mais joueront-ils le jeu...

Réclamée depuis longtemps par les professionnels et annoncée initialement pour janvier 2010, la baisse de la TVA dans la restauration devrait entrer en vigueur dès le 1er juillet prochain, pour le début de la saison touristique. En échange de cette baisse, les restaurateurs doivent s'engager à diminuer leurs prix [de plus de 10% sur les produits de base], créer des emplois [l'Etat demande une augmentation de 20 000 places d'apprentis pour les jeunes], améliorer la situation des salariés et investir dans leurs établissements pour les moderniser.

« Augmenter les salaires, plutôt que de baisser les prix »

Reste à savoir si les restaurateurs vont jouer le jeu... Nombreux sont ceux qui ne semblent pas avoir l'intention de revoir leurs tarifs à la baisse. D'après une enquête du magazine spécialisé « L'hôtellerie Restauration », seulement 40 % des restaurateurs seraient prêts à baisser leurs prix en contrepartie de cette baisse de TVA. Ils préfèrent augmenter leurs salariés, qui n'attendent que ça, ou investir dans du matériel neuf. Parmi eux, Alexandre, restaurateur à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, ne décolère pas : « Ça fait 3 ans que j'ai pas augmenté, malgré toutes les hausses des matières premières. Rien que depuis le début de l'année, le lait a encore pris 22%. Moi j'ai fait l'effort de ne pas répercuter toutes ces hausses. On l'a enfin cette TVA ; je vais pouvoir augmenter mes salariés. On peut pas tout avoir : je ne peux pas diminuer mes tarifs, augmenter mes salariés, investir dans mon restaurant... Si on doit tout donner comme ça, travailler pour rien... moi je ne comprends pas. Tout a un coût. »

« Ça va coûter très cher, pour peu d'effet sur l'emploi »

Côté embauche, les attentes risquent également d'être déçues. Pour Clément Cardonnier, économiste et maître de conférence à l'Université de Cergy-Pontoise, cette baisse de la TVA « pourrait créer 10 000 emplois. Ce qui en soi n'est pas négligeable, ajoute-t-il, mais qui évidemment, rapporté au coût de la mesure (3 milliards d'euros), fait très cher. »

La rédaction, avec Yann Abback-Bourdin & Co