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Société

Atteintes sexuelles dans les transports: les Franciliennes premières victimes

Un appel à la grève jeudi et vendredi est lancé à la RATP par la CGT .

Un appel à la grève jeudi et vendredi est lancé à la RATP par la CGT . - Patrick Kovarik - AFP

D'après un rapport de l'Observatoire national de la délinquance, plus d'une femme sur deux victime d'atteinte sexuelle dans les Transports est originaire d'Ile-de-France.

Exhibitions, frottements, attouchements, voilà à quoi sont confrontées les victimes d'atteintes sexuelles dans les transports. Dans son dernier rapport "Cadre de vie et sécurité", l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a décrypté ces phénomènes.

Réalisée avec l'Insee, cette étude menée depuis 2008 a permis d'interroger entre 11.000 et 14.000 personnes par an. Il en ressort qu'au moins 267.000 personnes ont été victimes d'atteintes sexuelles dans les transports en commun sur une période de deux ans précédant le moment de l'enquête. Dans 85% des cas, les victimes sont des femmes. Elles ont subi plus particulièrement des gestes déplacés impliquant un contact physique avec l'auteur. Il apparaît également que les Franciliennes sont plus souvent victimes que le reste des femmes.

"Les Franciliennes représenteraient 60% des femmes métropolitaines victimes d'atteintes sexuelles dans les transports en commun", indique le rapport d'enquête.

Cette surreprésentation des habitantes de l'Ile-de-France s'explique notamment par "l'usage plus généralisé des espaces collectifs et donc des transports en commun" dans la région. 

Les plus jeunes particulièrement victimes

Dans le détail, les jeunes femmes franciliennes sont aussi les plus exposées aux atteintes sexuelles. D'après l'étude, 7,6% des Franciliennes interrogées âgées de 18 à 21 ans ont déjà été victime d'atteintes à caractère sexuel dans les transports (2,3% au niveau national pour la même tranche d'âge), contre par exemple 4,9% pour les 22 à 25 ans en Ile-de-France. Le taux de victimation tend en effet à diminuer avec l'âge.

"Ce type d'infraction, les attouchements sexuels, les frottements, voire même l'exhibitionnisme concerne principalement les 18 à 21 ans voire même parfois les mineures puisqu'on constate que pour les plaintes déposées 13% des victimes sont des mineures", explique Christophe Soullez, chef de l'ONDRP.

Comme pour les autres violences sexuelles (harcèlement ou viols), ces atteintes sexuelles font l'objet de très peu de plaintes. "Il y a une très grosse différence entre ce que vivent les victimes et ce qui est déclaré à la police et à la gendarmerie", ajoute Christophe Soullez. 

En Ile-de-France, une campagne de lutte contre le harcèlement sexuel dans les transports est lancée cet hiver par la région. Un numéro d'alerte, le 3117 (ou 31177 par SMS) permet aussi aux usagers de la RATP ou de la SNCF de signaler une situation anormale, y compris une agression sexuelle. Par ailleurs, une brigade anti-frotteurs est chargée de traquer ceux qui profitent de la promiscuité des transports pour faire subir des attouchements à leurs victimes ou à se masturber contre elles. Les plaintes centralisées par ce service spécialisé ont abouti à 32 condamnations à de la prison ferme l'an dernier. 

Carole Blanchard