Application Gossip: "Elle va se suicider si ça continue, mort de rire"

C'est la nouvelle application qui fait fureur dans les écoles: Gossip ("potin", en français). Comme son nom l'indique, Gossip permet d'échanger de manière totalement anonyme des ragots sous forme de textes, de photos, de vidéos, le tout accompagné de l'identification de la personne visée. Une lycéenne a accepté d'en montrer le fonctionnement à BFMTV:
"En fait, on a juste à mettre le prénom, par exemple, d'une personne dans le lycée, et puis on peut l'insulter", raconte-t-elle. "Sur son apparence physique, sur ce qu'elle a pu faire en soirée, etc. Ca dit des trucs un peu violents, quoi. Ca parle aussi de la sexualité des jeunes".
Katia envisage de porter plainte
C'est une nouvelle forme de harcèlement entre les mains des lycéens, qui peuvent s'y adonner en toute impunité. La fille de Katia en a fait les frais dans son école: injures, diffamation… Autant de messages anonymes que la mère de famille dénonce, en les lisant devant la caméra de BFMTV:
"'Tu saoules tout le monde'; 'Va refaire tes cheveux'; 'Lena pleure parce qu'elle en a marre d'être blanche comme un mur'; 'Lena est horrible, en fait. C'est pas une rumeur, tout le monde le sait'. 'Lena, elle va se suicider si ça continue, mort de rire'. Avec un bonhomme qui rigole", se désole Katia, qui envisage de porter plainte.
Le risque est pénal pour la Française qui a lancé Gossip
Gossip, c’est une Française qui l’a lancée, inspirée par l'application américaine, qui a pourtant fermé et dont la conceptrice risque gros. En France aussi, la loi est sévère.
"Le risque est pénal, sur le terrain de l'injure et de la diffamation, avec des peines de prison et d'amende", précise à BFMTV Julie Jacob, avocate spécialisée dans les nouvelles technologies. "Et évidemment, ce sont des peines qui sont susceptibles d'être aggravées en cas de diffusion d'images d'enfants mineurs, dans des conditions qui sont susceptibles d'être considérées comme de la pornographie. Et donc là, on est sur des peines de prison ferme, sur des amendes pécuniaires".