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Société

Amiante au TGI de Créteil: l'ultimatum des syndicats après le décès d'une magistrate

Une ex-magistrate de la juridiction est morte en juillet dernier des suites d'un cancer qui serait lié à la présence d'amiante

Une ex-magistrate de la juridiction est morte en juillet dernier des suites d'un cancer qui serait lié à la présence d'amiante - AFP

Les syndicats menacent d'exercer leur droit de retrait si des travaux de désamiantage ne débutent pas rapidement.

Plusieurs syndicats ont publié ce mardi un communiqué de presse commun dénonçant l'absence de mesures prises pour amorcer le désamiantage du tribunal de grande instance de Créteil, deux mois après la mort d'un ancienne magistrate de la juridiction, Françoise Bienvenu, des suites d'un cancer qui serait lié à la présence de ce matériau.

En effet, selon la fille de la victime et les syndicats, le mésothéliome pleural malin dont a souffert l'ex-magistrate serait dû à la présence dans les locaux de la juridiction du Val-de-Marne d'amiante, utilisée notamment pour isoler les bâtiments jusqu'à son interdiction en 1997 après la révélation d'un scandale sanitaire.

Des traces de ce matériau avait bel et bien été constatées au TGI de Créteil, seulement plus de vingt ans après cette constatation et la mort de Françoise Bienvenu, les organisations syndicales locales dénoncent des travaux de désamiantage qui n'ont toujours pas débutés.

Mesures d'empoussièrement et suivi médical

Selon ces derniers, ils auraient adressé un courrier à la garde des Sceaux Nicole Belloubet le 17 septembre dernier, afin de connaître les mesures prises pour protéger le personnel du tribunal.

Sans réponse, les syndicats réclament désormais que des mesures d'empoussièrement soient prises avant la fin de l'année et qu'un suivi médical soit établi pour toutes les personnes ayant travaillé dans l'établissement sous peine d'exercer leur droit de retrait.

De son côté la Chancellerie prévoit le début d'un chantier "mi-2019", qui devrait durer trois ou quatre ans. Des travaux qui devaient initialement débuter en 2015. Selon le ministère, le désamiantage partiel du TGI de Créteil ont déjà eu lieu ces dernières années et "la seule présence de matériaux amiantés dans un bâtiment ne met pas en danger ses occupants et ne saurait conduire à sa fermeture".

Les maladies causées par ce matériau se déclarent généralement entre 20 et 40 ans en moyenne après l'exposition. En 2001 déjà, Julien Florès, agent de maintenance du TGI pendant vingt-trois, avait développé une asbestose pulmonaire reconnue comme "maladie professionnelle liée à l'amiante" par le conseil départemental.

M. F.