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Société

Allier: des agriculteurs organisent les funérailles symboliques de leur profession

Lundi 1er Février

Lundi 1er Février - Thierry Zoccolan - AFP

Depuis le 25 janvier, "jeudi noir" promis par les agriculteurs, la vague contestataire des éleveurs persiste avec l'organisation cette fois-ci des funérailles symboliques de leur profession, face à l'absence d'aides de l'Etat.

Près de trois cents agriculteurs se sont réunis lundi matin à Moulins, dans l'Allier, pour mettre en scène les funérailles symboliques de leur profession, enlisée dans la crise toutes filières confondues.

Dès 11h, les éleveurs ont déambulé dans les rues de la ville et porté une douzaine de cercueils sur lesquels étaient inscrits "A notre agriculture disparue", "Mort pour avoir nourri le peuple français", "Bigard m'a tué" ou encore "Le gouvernement m'en terre".

"La mort assurée de l'agriculture dans l'Allier"

Les manifestants ont ensuite déversé des oeufs, du fumier, de la paille et du lisier devant l'entrée de la préfecture, où une délégation était reçue en milieu de journée. "Ce n'est pas qu'une manifestation symbolique de plus. Sans exagérer, on devrait être beaucoup moins à manifester l'an prochain, si rien n'est fait. C'est la mort assurée de l'agriculture dans l'Allier", a prévenu le porte-parole de la FDSEA dans ce département, Gilles Cabart.

"Toutes les filières sont touchées: les céréaliers ont perdu 13.000 euros en moyenne de revenus cette année; le prix d'achat d'un kilo de carcasse de viande est aux alentours de 3,60 euros, alors qu'il était à 4,20 euros il y a quinze mois et sera à 3,20 cet été; et pour le lait, c'est tout aussi catastrophique...", énumère l'éleveur.

"Un signe fort"

"On a 'fait le job', on fait de la viande de qualité et on se retrouve en concurrence avec de la viande de réforme (de vaches laitières en bout de course, Ndlr) venue d'Allemagne et de la viande des États-unis traitée au chlore", poursuit, désabusé, le responsable syndical.

"On veut un signe fort, que notre ministre aille enfin taper du poing sur la table à Bruxelles", lance-t-il encore.

Lundi matin, des agriculteurs ont également manifesté leur ras-le-bol dans l'Yonne, en Bourgogne-Franche-Comté. Ils ont notamment coupé les trois axes permettant d'accéder au centre-ville d'Avallon, selon le centre d'information routière, avant de déverser également de la paille et du fumier devant la sous-préfecture.
Dimanche soir, une cinquantaine de producteurs de lait avaient également tagué plusieurs établissements publics à Saint-Flour, dans le Cantal. Une nouvelle action est prévue dans cette même ville mardi matin, à 10h30, a fait savoir la FDSEA.
A.-F.L. avec AFP