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Ain: un enfant meurt d'une allergie aigüe après un repas à la cantine

Le décès de l'enfant pourrait être dû à une allergie au repas servi, "sous réserve", selon les pompiers.

Le décès de l'enfant pourrait être dû à une allergie au repas servi, "sous réserve", selon les pompiers. - Gwenaël Windrestin - BFMTV

Un enfant de 9 ans est mort après avoir pris son repas, ce jeudi midi, dans une école de Jujurieux non loin de Bourg-en-Bresse. Selon les pompiers, qui ont tout fait pour ranimer la jeune victime, le décès serait dû à un choc allergique aigu.

Après le drame, les questions. Un enfant de neuf ans a trouvé la mort, ce jeudi à la mi-journée, après avoir pris son repas dans une cantine scolaire de l'Ain. Les pompiers, qui ont donné l'information, suspectent "un choc allergique aigu".

Le drame s'est passé au groupe scolaire Charles Juliet de Jujurieux, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Bourg-en-Bresse. Les pompiers et le samu, alertés pour un malaise, n'ont pu sauver l'enfant, inconscient et en arrêt cardiaque à leur arrivée. Pendant près d'une heure, ils ont tenté de le ranimer, en vain.

"On parle d'une allergie au départ, mais c'est sous réserve", ont indiqué les pompiers.

Selon un médecin urgentiste qui a pris en charge l'enfant, celui-ci a été "victime d'une crise d'asthme aiguë, due à un choc anaphylactique (réaction allergique exacerbée, ndlr)", dont l'origine n'est pas connue à ce stade.

Le personnel de l'école a tenté de ranimer l'enfant

Le garçon, qui avait des antécédents asthmatiques, s'est plaint de ne pas se sentir bien en sortant de la cantine vers 13 heures.

Il a été emmené dans une salle de classe, selon la même source, où le personnel de l'école lui a administré plusieurs bouffées d'un bronchodilatateur contenu dans un kit de soin de l'enfant.

Mais l'élève est devenu tout bleu, ne respirait plus et le personnel de l'école lui a alors fait du bouche à bouche, ainsi qu'une injection d'adrénaline pour tenter de le réanimer. Les pompiers et le samu sont arrivés à ce moment-là. Le décès, lui, a été constaté à 14 heures.

Un protocole était mis en place

Si l'autopsie du corps confirme la piste d'une allergie d'origine alimentaire dans l'Ain, l'enquête devra notamment préciser si la victime disposait d'un PAI. D'après la maire du village, contactée par BFMTV, c'était le cas: l'enfant, scolarisé en CM2, était vraisemblablement allergique aux protéines de lait, et recevait tous les jours un repas préparé à part. "Il est difficile qu'il ait mangé dans une autre assiette du fait de l'éloignement physique," a encore précisé sur notre antenne Anne Bollache, l'élue de la commune.

"Il y avait un protocole qui était mis en place en cas de problème à l'école donc il y avait des médicaments au restaurant scolaire si jamais ça lui prenait", a précisé Anne Bollache, la maire de Jujurieux. "Je ne pense pas que les autres enfants lui ont donné quelque chose parce qu'ils sont tous au courant de sa situation"

D'après le site internet de l'école de Jujurieux, les repas de la cantine sont préparés par la cuisine d'une résidence de personnes âgées voisine.

Un village sous le choc

L'inspecteur d'académie de Lyon, qui couvre le département de l'Ain, s'est rendu sur les lieux. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour les parents, enfants et enseignants. Sur place, en fin d'après-midi, un père, David, était venu avec son fils déposer une bougie au pied de la grille de l'école.

"On est du village et on est très touché parce que c'est un enfant et qu'on arrive à Noël. Perdre un enfant est ce qui peut arriver de plus dramatique aux parents", a-t-il déclaré, très ému.

Un précédent en 2007

Une enquête sur les causes de la mort devrait être ouverte dans les heures qui viennent. Les cas mortels d'allergie à la cantine sont très rares: selon l'AFP, un seul précédent est actuellement recensé en France. En 2007, à Septèmes-les-Vallons, près de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, un garçon de presque neuf ans, allergique au fromage de brebis, était mort après en avoir mangé lors de son repas.

Cet enfant, qui faisait l'objet d'un projet d'accueil individualisé (PAI), mis en oeuvre pour faciliter l'intégration à l'école des enfants souffrant de troubles de la santé comme les allergies alimentaires ou l'asthme, avait succombé à un oedème de Quincke, malgré l'administration des médicaments adéquats par le directeur de l'école et l'intervention des pompiers.

J. S. & Jé. M. avec AFP