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"Ça fait super mal en fait": des députés masculins testent un simulateur de règles douloureuses

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Alors que l'Assemblée nationale doit débattre d'un texte relatif à l'arrêt menstruel, plusieurs élus ont participé à cette simulation qui les a surpris.

"Ça fait super mal en fait." Alors que ce mercredi 27 mars 2024 doit être étudiée en commission à l’Assemblée nationale une proposition de loi pour instaurer un arrêt menstruel, deux députés ont eu une idée de sensibilisation un peu particulière.

Marie-Charlotte Garin et Sébastien Peytavie, deux députés Écologistes instigateurs de ce projet, ont décidé de faire ressentir à leurs collègues hommes le désagrément de menstruations douloureuses et incapacitantes grâce à un simulateur.

Dès les premières contractions, les députés sont pliés en deux, visiblement frappés par la douleur. "Ah stop stop", "ah la vache", "c'est horrible en fait", disent plusieurs d'entre eux, dont l'ancien ministre Clément Beaune.

Puis, les élus essaient de simuler une lecture dans l'hémicycle. Tous sont coupés sous les cris de douleur et sont incapables de terminer une phrase. Selon la vidéo qui présente cette séquence, une femme sur deux est victime de ce mal dont la douleur est parfois semblable à une crise cardiaque.

Le gouvernement hostile?

C'est le jeudi 4 avril 2024 que le texte devrait être soumis au vote de l'Assemblée nationale, avec toutefois peu de chances d'aboutir.

Dans les grandes lignes, il propose d'instaurer un droit de treize jours d'arrêt menstruel par an, activables sous réserve d'un certificat médical et avec une prise en charge de la sécurité sociale, le tout sans jour de carence. Une proposition vue d'un mauvais œil par le gouvernement, qui au contraire souhaite faire des économies.

"Si l'on s’amusait à faire le petit calcul de ce que rapportent les femmes en termes de santé menstruelle, je pense à la consommation de serviettes, tampons et produits liée à l’hygiène menstruelle, je pense qu’avec la TVA qui va dans les poches du gouvernement, les femmes rapportent plus d’argent", dénonce, à BFMTV, Marie-Charlotte Garin

Mi-février, le Sénat a déjà rejeté, à 206 voix contre 117, un texte similaire. Les sénateurs socialistes proposaient un arrêt maladie spécifique pour les cas de dysménorrhée (douleurs menstruelles), dont l'endométriose: un arrêt d'une durée de deux jours par mois au maximum, sans délai de carence, avec un certificat médical valable pour un an.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV