À Pantin, les associations d'aide alimentaire très sollicitées depuis le début du confinement

Photo d'illustration - Charly Triballeau - AFP
La précarité se propage avec le virus. Lait, riz, pâtes, savon, dentifrice... Depuis le début du confinement, l'association Têtes Grêlées, située à Pantin, livre de plus en plus des colis de première nécessité de ce type aux habitants. Pour cause, de nombreuses familles de cette ville de Seine-Saint-Denis n'arrivent plus à joindre les deux bouts en cette période d'épidémie de covid-19.
"Je suis en formation, je ne travaille pas encore. Je vis à l'hôtel mais le RSA ne suffit pas pour nourrir les enfants", témoigne ainsi une mère de famille au micro de BFM Paris.
Recevoir des denrées alimentaires de la part de l'association va selon elle lui permettre "de tenir et de payer ses charges". Cette habitante n'est pas seule puisque depuis le début du confinement, 120 bénéficiaires reçoivent ces produits de première nécessité, directement livrés chez eux par Têtes Grêlées.
"On est dépassé"
L'association locale, qui effectue d'ordinaire des maraudes auprès des migrants et des sans-abri de Pantin, a noté une nette hausse de la demande depuis le début du confinement.
"Dès qu'on a compris qu'on allait être confinés et que certaines personnes n'allaient pas aller travailler, on a compris qu'il y allait avoir des difficultés, explique Sylla Wodiouma, président des Têtes Grêlées, à BFM Paris. On essaie de faire ce qu'on peut, mais en vérité, on est dépassé. On se rend compte que ce ne sont pas des gens loin de nous."
L'aide exceptionnelle de l'État doit être "élargie", selon le président de Seine-Saint-Denis
De nombreux dons locaux permettent à l'association Têtes Grêlées d'effectuer ses livraisons aux plus démunis. Elle a également récolté plus de 20.000 euros grâce à une cagnotte mise en ligne.
Mais la solidarité des particuliers ne suffit pas pour faire face à l'urgence alimentaire en Seine-Saint-Denis durant cette période de confinement. Stéphane Troussel, président du département - le plus touché de France par le coronavirus - a ainsi lancé un appel directement à l'État ce matin sur BFM Paris, demandant d'élargir l'aide exceptionnelle proposée aux foyers bénéficiaires du RSA.
"Cette aide décidée par l'État ne pourra pas suffire, estime-t-il. Il y a des jeunes de moins de 25 ans qui n'ont pas accès au RSA, qui sont en grande difficulté parce qu'ils ont parfois perdu leurs petits boulots, ils n'ont pas le droit aux indemnités chômage, donc il faut que cette aide soit élargie", a-t-il déclaré.