930 résidents français "impliqués" dans le jihad en Irak et en Syrie, selon Cazeneuve

Bernard Cazeneuve, le 25 juillet 2014. - Romain Perrocheau - AFP
Neuf-cent trente personnes venant de France sont actuellement impliquées dans le jihad en Irak et en Syrie, annonce le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans un entretien au JDD.
"930 ressortissants français ou étrangers résidant habituellement en France sont aujourd'hui impliqués dans le jihad en Syrie et en Irak", déclare-t-il.
Selon le ministre, "350 sont sur place, dont 60 femmes. Environ 180 sont repartis de Syrie et 170 sont en transit vers la zone". "230 ont exprimé des velléités de départ. À ce total de 930 s'ajoutent 36 personnes décédées là-bas", a-t-il précisé.
"Au moins 70 départs" évités
En France, , selon un récent rapport parlementaire, environ 950 personnes sont impliquées dans les filières syriennes, qu'elles y combattent actuellement (350), qu'elles soient en transit (150), rentrées (180), ou qu'elles aient des velléités de départ (220).
Concernant les départs évités ces derniers mois à la suite de la mise en place de la plate-forme de signalement depuis le printemps, Bernard Cazeneuve a indiqué que "au moins 70 départs" ont pu être évités sur "350 signalements, dont 80 mineurs et 150 femmes".
"Leurs digues morales tombent"
Interrogé sur les évènements que racontent les jihadistes français à leur retour, le ministre de l'Intérieur explique que "certains revendiquent ce qu'ils ont fait et se disent prêts à repartir. D'autres, détruits par la violence et toutes les exactions auxquelles ils ont assisté ou participé, expliquent, au contraire, ne plus vouloir s'engager". "D'autres encore prétendent être partis dans un but humanitaire alors que nous disposons d'informations sûres prouvant qu'ils ont combattu dans les rangs jihadistes", observe-t-il.
Concernant la trajectoire de Mehdi Nemmouche, pour Bernard Cazeneuve, "la perversité du système terroriste jihadiste fait qu'il n'est pas obligatoirement nécessaire de recevoir une mission pour qu'un acte terroriste soit commis".
"Lorsque des gens sont psychologiquement détruits par la fréquentation quotidienne de la violence extrême, des décapitations ou autres actes de barbarie, toutes leurs digues morales tombent, tous leurs repères sont anéantis", constate le ministre.