BFMTV
Sciences

Tempête Miguel: un événement "rare" à cette période de l'année

placeholder video
La dépression s'intensifie ce jeudi après-midi au large du Portugal et devrait atteindre les côtes françaises dès vendredi matin. A cette période de l'année, le cas d'une véritable tempête est un phénomène inhabituel, souligne la Chaîne météo.

C’est une situation inhabituelle pour un mois de juin: une vraie tempête est en approche. Baptisée Miguel par les services météorologiques espagnols, la dépression devrait amener avec elle des vents et de la pluie sur la côte atlantique à partir de vendredi. Des rafales de 100 à 120 km/h sont attendues, prévoit Météo France.

Une telle tempête est un phénomène météorologique rare à cette période de l’année, le début de l’été étant plus généralement marqué par des épisodes orageux.

"Une perturbation comme la tempête Miguel se développe d’habitude en hiver, explique à BFMTV.com Cyrille Duchesne, météorologue pour la Chaîne météo. Généralement, l’anticyclone des Açores gonfle, sauf que cette fois-ci il n’est pas présent et la trajectoire des perturbations, qui passe normalement au-dessus de l’Angleterre et de l’angle scandinave, est modifiée. On constate un conflit de masse d’air: un courant froid qui descend de l’Atlantique vers les Açores et de l’air chaud qui remonte d’Afrique. Cela entraîne une dépression qui se creuse au niveau du Portugal."

Huit départements en vigilance orange

Vendredi matin, la tempête Miguel devrait toucher le nord de la Gironde et la Vendée avec des vents allant de 100 à 120 km/h sur le littoral et 80 à 100 km/h en rafales sur le Poitou. L’après-midi, la tempête progressera vers la Bretagne et la Normandie provoquant des rafales de 80 à 100 km/h sur l'est des Pays-de-la-Loire, le Centre-Val-de-Loire et le sud de la Normandie, note la Chaîne météo.

Ce jeudi après-midi, Météo France a placé huit départements en vigilance orange pour vent violent (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Indre-et-Loire, Vendée, Deux-Sèvres, Vienne, Indre, Charente-Maritime).

"Cet épisode n’est pas inquiétant, il est simplement inhabituel et donc notable en raison de la période à laquelle il intervient", souligne Cyrille Duchesne.

En juin, la dernière tempête remonte à 1987

La dernière tempête répertoriée à cette période de l’année remonte au 7 juin 1987. De fortes rafales de vent s’étaient abattues sur la Vendée et l’Aquitaine. En 1958 c’est dans le sud de la France que les vents s’étaient déchaînés, avec des rafales allant jusqu’à 185 km/h. Une forte tempête avait aussi été constatée en juin 1938, dans le nord-ouest de la France, avec des rafales entre 140 et 200 km/h.

"Ces événements ne peuvent pas être directement reliés au réchauffement climatique", tient toutefois à préciser Cyrille Duschenes qui reste "prudent sur les raccourcis".

La tempête Miguel est la conséquence d’une situation météorologique peu courante et ne devrait pas être aussi violente que les précédentes constatées en 1987, 1958 et 1938. Elle se caractérise "surtout par la vaste superficie touchée (…) ce qui reste tout de même assez rare", conclut la Chaîne météo.

Ambre Lepoivre