Prôné par Montebourg, le gaz de houille fait tousser les ONG

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. - -
Le plaidoyer du ministre du Redressement productif en faveur du gaz de houille, "un gaz made in France", a fait tousser lundi des associations de défense de l'environnement engagées dans le débat sur la transition énergétique.
"C'est une provocation délibérée. Si la transition énergétique à la française, c'est de consommer toujours plus d'énergies fossiles, cela ne nous intéresse pas !", s'est aussitôt exclamé Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot pour la transition énergétique.
A Lyon, où il a présidé le Comité stratégique de la filière chimie-matériaux, Arnaud Montebourg a plaidé pour l'exploitation du gaz de houille afin de réduire la facture énergétique des industries chimiques.
Gaz en marinière
"Un gaz made in France, un gaz en marinière en quelque sorte qui pourrait assurer à la France entre 5 et 10 ans de consommation", a-t-il déclaré. Derrière la petite phrase, le ministre a souligné que ce gaz, contrairement au gaz de schiste, pouvait s'extraire sans recourir à la fracturation hydraulique, technique désormais interdite en France.
"Ce n'est pas ça qui va aider les entreprises. Ce qui va les aider, c'est d'investir dans l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables", a rétorqué Matthieu Orphelin.
>> A LIRE : notre dossier autour du débat sur le gaz de schiste
Le "grisou" des anciennes mines de charbon
"Ils auront beau être en marinière, ces gaz resteront toujours aussi réchauffants pour le climat et n'en resteront pas moins du grisou", a estimé de son côté Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement (fédération de 3.000 associations).
Arnaud Montebourg avait relancé en janvier l'idée d'exploiter en France le gaz de houille, le "grisou" des anciennes mines de charbon, alors que le débat fait rage sur le gaz de schiste.