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Bruxelles refuse d'interdire le recours à l'expérimentation animale

Une manifestation pour la défense des droits des animaux à Paris, en 2014.

Une manifestation pour la défense des droits des animaux à Paris, en 2014. - DJILALI BELAID / AFP

La Commission s'est engagée à agir pour limiter l'usage des expérimentations sur les animaux mais a jugé "prématuré" de la bannir.

La Commission européenne s'est engagée mercredi à agir pour limiter davantage l'usage de l'expérimentation animale dans l'UE, mais a jugé "prématuré" de la bannir comme le demande une Initiative citoyenne de 1,1 million d'Européens baptisée "Stop vivisection".

"Grâce à des avances technologiques majeures, l'Europe réduit l'usage de l'expérimentation animale, mais une interdiction complète de la recherche sur les animaux en Europe serait prématurée et risquerait de faire fuir la recherche biomédicale hors d'Europe", a expliqué le vice-président de la Commission chargé de la Croissance, Jyrki Katainen. La directive régissant les tests sur animaux dans l'UE vise déjà à leur suppression à terme, raison pour laquelle elle exclut de l'"abroger".

Stop vivisection

C'est pourtant ce que demandait une pétition nommée "Stop vivisection", officiellement déposée à Bruxelles en mars. Les pétitionnaires invoquaient "les raisons éthiques que l'on peut opposer à l'expérimentation animale" et "l'appel de plus en plus pressant de la communauté scientifique qui affirme que le modèle animal (...) est sans valeur scientifique" pour l'être humain.

Ils réclamaient que la Commission légifère pour "mettre fin définitivement à l'expérimentation animale et rendre obligatoire, pour la recherche biomédicale et toxicologique, l'utilisation de données spécifiques pour l'espèce humaine, au lieu de données issues de l'animal".

11,5 millions d'animaux soumis à des tests scientifiques

Datant de 2010, la législation en vigueur limite et encadre le recours aux animaux à des fins expérimentales, prévoyant notamment que les tests sur animaux soient remplacés dans la mesure du possible par une méthode de substitution et prônant que "la douleur et la souffrance infligées aux animaux soient réduites au minimum".

Mais l'utilisation d'animaux reste possible pour faire avancer la recherche sur l'homme, les animaux et les maladies, comme les cancers, les scléroses multiples ou les maladie d'Alzheimer et de Parkinson. Selon des chiffres publiés par la Commission en 2011, quelque 11,5 millions d'animaux avaient été soumis à des tests en 2011 à des fins scientifiques.

la rédaction avec AFP