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Santé

Vif débat autour des salles de consommation de drogue en france

La secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, appelle à "ouvrir le débat" sur les salles de consommation de drogue, estimant qu'il faut réfléchir à "tous les outils" pour lutter contre la toxicomanie. /Photo prise le 31 mars 2010/REUTERS/Benoît Tessie

La secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, appelle à "ouvrir le débat" sur les salles de consommation de drogue, estimant qu'il faut réfléchir à "tous les outils" pour lutter contre la toxicomanie. /Photo prise le 31 mars 2010/REUTERS/Benoît Tessie - -

PARIS (Reuters) - La secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, appelle à nouveau "ouvrir le débat" sur les salles de consommation de drogue,...

PARIS (Reuters) - La secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, appelle à nouveau "ouvrir le débat" sur les salles de consommation de drogue, estimant qu'il faut réfléchir à "tous les outils" pour lutter contre la toxicomanie.

Si le gouvernement "s'oppose fermement" à la dépénalisation des drogues, il est "légitime d'expertiser tous les moyens possibles visant à lutter contre la toxicomanie", déclare-t-elle mercredi dans un communiqué.

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, avait proposé une concertation sur l'ouverture de salles de "shooting" dès le 19 juillet mais cette idée suscite de vives oppositions au sein même de la majorité.

Ces lieux permettent aux usagers de drogue de consommer dans de bonnes conditions d'hygiène, tout en préservant la tranquillité et la sécurité des habitants du quartier d'implantation.

Plusieurs dizaine de villes dans huit pays, essentiellement européens, en ont installé. En France, deux villes sont candidates à une expérimentation, Epinal et Marseille, souligne Nadine Morano.

Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), juge de tels centres "discutables sur le plan philosophique" et inefficaces d'un point de vue sanitaire.

"Rendre l'usage acceptable par la communauté, c'est faire le choix de l'abandon et de l'esclavagisme à le dépendance", assure-t-il dans Le Monde, daté du 10 août.

Etienne Apaire réfute les conclusions d'un récent rapport de l'Inserm dont s'inspire Roselyne Bachelot, estimant qu'il se base sur des expériences "réalisées dans des pays où la situation est très différente en termes d'usage."

Quatorze députés UMP, dont Jean-Paul Garraud, se sont également élevés contre l'idée d'installer des salles de "shooting", estimant que de tels établissements "ne régleraient aucun problème."

"Mais pourquoi Roselyne Bachelot, pourtant ministre de la santé et toujours prompte à lutter contre le tabagisme, s'est elle laissée aller en se disant plutôt favorable à la création de salles de consommation de drogue ?", demandent-ils dans leur texte.

"Comment peut-on parler de salles de consommation à moindre risque quand on connaît les ravages provoqués par les drogues ? Comme si le fait de se droguer dans un local aseptisé rendait la drogue plus douce et moins dangereuse !", ajoutent-ils.

Pour Marine Le Pen, vice-présidente du Front national, le gouvernement est "en plein délire" sur le sujet.

Le soutien apporté par Roselyne Bachelot à ce projet montre qu'on préfère à l'UMP et au PS "s'adapter à une situation devenue catastrophique en raison de l'inaction des gouvernements successifs plutôt que d'en combattre les causes à la racine", déplore-t-elle dans un communiqué.

(Gérard Bon)