Stocks "historiquement bas": pourquoi, quand, où et comment donner son sang?

Tandis que l'Établissement français du sang s'est alarmé mercredi de la faiblesse de ses réserves en poches de sang à l'orée de l'été, BFMTV.com rappelle ce jeudi les enjeux du don et ses modalités.

C'est un "bulletin d'urgence vitale" que l'Établissement français du sang a publié mercredi afin d'alerter les bonnes volontés et de reconstituer ses stocks à l'approche des vacances d'été.

Mais de l'emploi des pochettes au déroulement du prélèvement en passant par le public cible ou la localisation du lieu où se rendre, les modalités du don sont parfois méconnues. Aussi BFMTV.com répond à ces quelques questions et rappelle les démarches à accomplir afin de donner son sang.

· Quels sont les enjeux du don et pourquoi donner?

Le communiqué publié mercredi par l'EFS alerte donc sur le niveau "historiquement bas" des réserves en poches de sang et ce, pour la seconde fois en six mois. Cette fois, l'EFS ne dispose plus que de 90.000 poches et aurait besoin de présenter un stock de 110.000 unités pour envisager l'été "sereinement". "Le défi est simple: il nous faut au minimum 20.000 poches en 15 jours", a résumé un tweet de l'organisme.

Les situations nécessitant une transfusion sont multiples. Sur son site, l'EFS mentionne ainsi "une femme qui accouche, une personne accidentée de la route, un malade atteint de cancer", au long d'un inventaire loin d'être exhaustif.

· Qui peut donner? Qui doit s'abstenir ou patienter?

L'encouragement de l'EFS à faire don de ses globules souffre toutefois quelques exceptions. Car si tout don se fait naturellement sur la base du volontariat, certains publics en sont exclus pour diverses raisons. Ils sont d'ailleurs listés sur le site de l'organisme là encore.

La première barrière est affaire d'âges: si tout individu dont l'âge est compris entre 18 et 70 ans (et dont le poids est d'au moins 50 kilos, souligne ici le gouvernement) est susceptible de tendre son bras, la chose n'est pas recommandée au-dessus de ce plafond.

En revanche, l'EFS range au nombre des contre-indications les personnes ayant éprouvé une infection ou une fièvre supérieure à 38°C dans les deux semaines précédant l'éventuelle intervention. Les personnes tatouées, piercées (y compris pour de simples boucles d'oreilles) depuis moins de quatre mois sont également invitées à patienter. L'EFS déconseille encore aux personnes ayant connu plusieurs partenaires sexuels au cours des quatre derniers mois de faire le déplacement.

Dans le cas d'une intervention dentaire, il convient d'attendre 24 heures après le traitement d'une carie ou un détartrage et même sept jours si l'opération a occasionné l'extraction d'une dent.

Enfin, si le volontaire est parti à l'étranger durant l'année écoulée, il doit vérifier, via cette carte interactive, que sa destination est bien compatible avec un don.

· Où donner?

Maisons du don, hôpitaux: les endroits où l'on peut se rendre afin de livrer son sang sont très nombreux. Plus précisément, on dénombre 115 sites auxquels on ajoute 40.000 collectes mobiles.

Une fois le lieu sélectionné, l'institution spécifie les nombres des places et créneaux disponibles sur place. Il convient cependant de prendre rendez-vous. Avant même de contracter ce rendez-vous, l'EFS suggère de s'auto-évaluer par l'entremise d'un questionnaire en ligne afin de vérifier la compatibilité de son état avec le statut de donneur.

· Comment le don se déroule-t-il?

Au fond, l'intervention commence d'ailleurs avant le don lui-même car le patient doit d'abord se mettre en condition. Pas question d'arriver à jeun sur place: au contraire, il est recommandé de prendre "un bon petit-déjeuner ou un déjeuner équilibré" et de "boire de l’eau ou des jus de fruits avant, pendant et après le don".

Sur place, l'intéressé est pris en charge et après le contrôle de son identité (une carte d'identité ou un passeport suffira amplement), doit répondre à un questionnaire. Le tout durant huit à dix minutes. Vient alors le moment de l'entretien médical avec le médecin, l'infirmier ou l'infirmière.

Après ces cinq minutes d'échange, on allonge le volontaire afin de procéder, sous surveillance, au prélèvement proprement dit, dont l'ampleur oscille "entre 420 et 480 ml, en fonction du poids et de la taille du donneur". La durée du don varie de 8 à 10 minutes. À noter d'ailleurs que si le corps se chargera lui-même, et rapidement, de reconstituer son niveau de sang habituel, il est préférable de ne pas tirer sur la corde au cours des heures suivantes et donc de s'abstenir de toute activité sportive.

Enfin, vigilance toujours, on recommande au patient de s'attarder encore une vingtaine de minutes sur les lieux de sa générosité, à la fois au titre de l'observation et pour y profiter de la collation offerte pour se refaire. Autant de séquences dont l'addition ne devrait donc pas prendre plus de 45 minutes au donneur en tout et pour tout.

· Ce que représente le don du sang

Selon l'agence Santé Publique France, près de 3 millions de dons de sang sont effectués tous les ans en France auprès de 1,6 millions de donneurs environ, comme l'indiquaient encore les statistiques fournies pour l'intervalle 2019-2021.

L'EFS estime que ces dons permettent de sauver "un million de patients" chaque année.

Robin Verner Journaliste BFMTV