Sept enfants en bas âge infectés par la bactérie E. coli après avoir mangé du reblochon vendu chez Leclerc

Les centres Leclerc ont procédé au rappel de reblochon ce vendredi, après que "plusieurs cas" d'intoxication alimentaire "grave" provoqués par la bactérie E. coli 026 ont été recensés.

Sept enfants âgés d'un an et demi à trois ans ont été infectés par la bactérie Escherichia coli après la consommation de reblochon acheté dans les supermarchés Leclerc, qui en ont annoncé le rappel, indiquent vendredi les ministères de la Santé et de l'Agriculture.

Six enfants hospitalisés

Les autorités sanitaires ont identifié "sept cas d'infections à Escherichia coli, dont six syndromes hémolytiques et urémiques (complications rénales, NDLR) survenus chez des enfants âgés de un an et demi à 3 ans", indiquent les deux ministères dans un communiqué conjoint. 

"Les investigations menées par les autorités sanitaires ont confirmé un lien épidémiologique entre ces cas et la consommation de reblochons entiers au lait cru de marque Nos régions ont du talent", la marque distributeur de Leclerc, commercialisés dans plusieurs régions, indique le gouvernement.

D'après nos informations, récoltées auprès de la Direction Générale de la Santé (DGS), six des sept enfants intoxiqués ont été hospitalisés. Cinq d'entre eux sont sortis de l'hôpital, et sont désormais hors de danger, toutes les précautions ont été prises en fonction de l'âge des enfants. Le dernier était toujours hospitalisé à 18 heures. 

Diarrhées, douleurs abdominales et vomissements

Les centres E. Leclerc avaient annoncé un peu plus tôt qu'ils procédaient au rappel de ce reblochon AOP, à la suite de "plusieurs cas" d'intoxication alimentaire "grave" par la bactérie E. coli 026.

"Cette bactérie virulente peut entraîner dans la semaine suivant la consommation de l'aliment contaminé des diarrhées parfois sanglantes, des douleurs abdominales et des vomissements", indique le communiqué ministériel.

Ces symptômes peuvent évoluer (dans 5% à 8% des cas), après une semaine environ, vers un syndrome hémolytique et urémique, forme clinique sévère d'une infection à Escherichia coli.

Mise en place d'un numéro vert

Les autorités sanitaires rappellent aux personnes ayant consommé les produits concernés et présentant ce type de symptômes la nécessité de consulter au plus vite leur médecin traitant en mentionnant cette consommation et le lien possible avec la bactérie Escherichia coli.

En l'absence de symptôme dans les 10 jours après la consommation des produits concernés, il est inutile de s'inquiéter et de consulter un médecin.

Le fromage incriminé est fabriqué par la société Fromagerie Chabert, précise le distributeur, alerté par un signalement de Santé publique France. En ce qui concerne l'origine de la contamination, les enquêtes se poursuivent, indiquent en revanche les autorités.

"Les consommateurs étant en possession de ce produit ne doivent pas le consommer et sont invités à le rapporter dans leur centre E.Leclerc", souligne l'enseigne, précisant qu'un numéro vert a été mis à leur disposition (0800.011.100).

Des précédents d'Escherichia coli chez Leclerc

Ce n'est pas la première fois que des produits commercialisés par Leclerc sont touchés par la bactérie E. coli. En novembre 2005, la bactérie s'était glissée dans de nombreuses barquettes de steaks hachés, entraînant l'hospitalisation d'une cinquantaine de personnes atteintes de gastro-entérites sévères.

Onze enfants avaient dû subir une hospitalisation lourde avec dialyses et transfusions sanguines, après avoir développé un syndrome hémolytique et urémique. L'un d'entre eux, âgé de quatre ans, est resté un mois dans le coma.

En 2017, ce sont encore des steaks hachés, vendus chez Leclerc, Auchan, Intermarché et Super U, qui ont été rappelés après avoir été contaminés à la bactérie E. coli.

Une autre affaire de bactérie E. coli, sans rapport avec Leclerc cette fois-ci, avait touché l'Europe en 2011. En avril et mai de cette année, la bactérie présente dans des graines germées commercialisées en France et en Allemagne avait causé près de 50 décès selon l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

Perrine Vasque et Céline Penicaud avec AFP