Reprise de poids après un régime: un mécanisme de "l'effet yoyo" démontré dans une étude suisse

Une personne obèse marche dans la rue, le 20 mai 2013, à Mexico. - Ronaldo Schemidt, AFP/Archives
Un nouveau facteur explique pourquoi il est si difficile pour les personnes obèses de retrouver un poids sain. Dans une étude publiée le 18 novembre dans la revue Nature, les chercheurs de l'École polytechnique fédérale de Zurich démontrent l'un des mécanismes de "l'effet yoyo". Soit le début d'une perte de poids durant un régime, suivi d'une nouvelle prise.
C'est d'abord chez les souris que les chercheurs ont étudié et démontré le rôle de l'épigénétique. Qu'est-ce que l'épigénétique? Selon l'Inserm, il s'agit de "l'étude des changements dans l'activité des gènes, n'impliquant pas de modification de la séquence d'ADN". Soit ce qui peut être influencé par l'environnement, nos habitudes alimentaires par exemple.
Une "mémoire" des cellules graisseuses
Plus spécifiquement, les chercheurs relèvent l'existence d'une "mémoire" dans les cellules adipeuses, les cellules du gras. Elles se souviennent de l'état de surpoids et peuvent y revenir plus facilement", explique dans un communiqué Ferdinand Von Meyenn, professeur de nutrition et d’épigénétique métabolique.
L'organisme conserve donc le souvenir de l'obésité et, s'il dispose à nouveau d'un excédent calorique, va chercher à retrouver son état précédent. D'où la reprise de poids rapide.
Les spécialistes suisses ont étudié les tissus de personnes auparavant en surpoids, et ayant par exemple subi une opération de réduction gastrique. Les résultats observés sont cohérents avec ceux d'abord étudié chez la souris.
Il reste cependant difficile de dire pendant combien de temps ces cellules conservent la "mémoire" du surpoids. Elles disposent cependant d'une durée de vie longue, "en moyenne, elles vivent dix ans", précise la co-auteure Laura Hinte.
À noter cependant que les chercheurs ne se sont attachés qu'à cette potentielle cause de l'effet yoyo dans leur étude. Ils n'ont pas étudié le rôle d'autres cellules qui pourraient également conserver ces informations. D'autres facteurs, notamment psychologiques, pourraient aussi entrer en jeu.
Les chercheurs espèrent que ces découvertes permettront de mieux accompagner les personnes atteintes d'obésité. "C’est précisément à cause de cet effet mémoire qu’il est si important d’éviter le surpoids. Car c’est le moyen le plus simple de lutter contre le phénomène yoyo", résume Ferdinand Von Meyenn.