"Poudre aux yeux" ou solution: les psychologues divisés sur le dispositif "Mon Psy"

Huit séances chez le psychologue pourront être prises en charge par l'Assurance maladie pour les enfants de plus de trois ans et les adultes - Fred DUFOUR © 2019 AFP
À partir de ce mardi, si vous souffrez de troubles dépressifs et d'anxiété, vous pourrez consulter un psychologue gratuitement via la toute nouvelle plateforme lancée par le gouvernement: "Mon Psy".
Concrètement, jusqu'à huit séances pourront être remboursées entièrement par la sécurité sociale. Mais pour y avoir accès, il faudra d'abord aller voir un médecin, qui remettra au patient "un courrier d'adressage." C'est ce document qui ouvrira le droit à un remboursement.
"L'anxiété, en particulier depuis la crise sanitaire, a vraiment augmenté beaucoup dans la population. Une aide, [comme] un remboursement en libéral, peut permettre à des personnes qui n'ont pas trop d'argent d'accéder" à des soins, souligne Gladys Mondiere, présidente de la Fédération française des psychologues et de psychologie.
Seulement jusqu'à huit séances remboursées
Annoncée par Emmanuel Macron en septembre 2021 après un an et demi de crise sanitaire, la mesure ne fait toutefois pas l'unanimité dans la profession.
Une tribune publiée le 29 mars dans le quotidien Le Monde et signée par 2000 praticiens appelle au boycott du dispositif, qualifié de "poudre aux yeux".
Pour Ophélie Ségade-Bourgeoiset, psychologue à Paris, le nombre de séances proposées est trop faible. "Le processus thérapeutique est un processus de changement qui prend du temps", rappelle-t-elle au micro de BFMTV.
"On ne peut pas considérer de la même manière un trouble ponctuel et un trouble beaucoup plus profond qui s'ancre depuis la petite enfance chez quelqu'un qui va très mal et qui nécessiterait beaucoup plus de temps de soin."
Ce lundi, à la veille du lancement, plus de 1300 psychologues étaient candidats à une inscription sur la plateforme monpsy.sante.gouv.fr, soit seulement 6% des praticiens en France. Alors que le gouvernement souhaite que 200.000 patients soient pris en charge à travers ce dispositif.