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Papillomavirus: le ministre de la Santé déplore une vaccination des collégiens "pas aussi haute" que souhaité

Vaccination contre les papillomavirus humains dans un collège du Bouscat, en Gironde, le 5 octobre 2023

Vaccination contre les papillomavirus humains dans un collège du Bouscat, en Gironde, le 5 octobre 2023 - PHILIPPE LOPEZ © 2019 AFP

Depuis le mois d'octobre, les collégiens, filles et garçons, peuvent se faire vacciner contre les infections à papillomavirus humain (HPV) directement dans les établissements. Le gouvernement s'était fixé l'objectif de 30% d'élèves vaccinés d'ici la fin de l'année.

La vaccination des collégiens de 5e contre le papillomavirus "n'est pas aussi haute qu'on voudrait", a déclaré ce mercredi 13 décembre le ministre de la Santé, tout en saluant "une première marche" à l'issue de laquelle devraient être vaccinés quelque 150.000 élèves.

"On n'est pas aussi haut qu'on voudrait. Mais on aura sans doute 100.000-150.000 élèves de 5e - sans doute plus parce que beaucoup se seront fait vacciner en ville -, qui ne l'auraient pas été l'an dernier. Et ça veut dire qu'ils n'auront pas de cancer dans 20-30 ans", a indiqué Aurélien Rousseau.

Objectif à 30%

L'objectif fixé par le gouvernement en septembre était de 30% des élèves vaccinés au collège pour la première édition de cette campagne.

"Si on est à 100.000, 150.000 ou 200.000, nous donnerons les chiffres. C'est 100.000, 150.000 ou 200.000 qu'on n'avait pas l'an dernier, donc c'est une première marche. Je n'ai aucune difficulté à reconnaître qu'il y a des choses à adapter (...). Mais je pense que l'objectif de 150.000 qu'on s'était fixé, on y sera", a estimé le ministre.

Aurélien Rousseau avait toutefois reconnu en novembre que cette campagne était "hétérogène". "Ce sont "plutôt les CSP+ qui répondent favorablement", "il faut qu'on trouve les mots pour convaincre", avait-il indiqué.

"Rerentrer la vaccination à l'école, ça prend du temps", a d'ailleurs précisé Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée aux Professions de santé.

Selon une information de France Inter, moins d’un collégien sur dix a reçu la première des deux injections nécessaires à la vaccination contre le papillomavirus. Sur les 632.000 élèves de 5e des collèges publics français, 61.400 ont été vaccinés depuis la rentrée.

Les chiffres excluent la médecine de ville et l'enseignement privé

Le gouvernement a lancé une campagne de vaccination à destination des élèves de 5e mais toutes les filles et garçons âgés de 11 à 14 ans sont concernés. Si cette vaccination est généralisée et gratuite, elle n'est pas obligatoire et nécessite l'accord des parents.

Les chiffres dévoilés ce mardi n’incluent pas les jeunes s'étant fait vacciner par un médecin de ville, alors que le ministère de la Santé espère que la campagne organisée dans les établissements scolaires se traduise par une augmentation des injections en ville.

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En outre, alors que selon les données de l'Éducation nationale la France compte quelque 800.000 élèves en 5e (public et privé sous contrat). Toutefois, en ce qui concerne les collèges privés, seuls les établissement volontaires peuvent y participer.

Fin octobre, le secrétariat général de l'enseignement catholique a recommandé aux collèges catholiques sous contrat de "suspendre" cette campagne, par "motif de précaution" après le décès d'un collégien, victime d'une chute suite à un malaise post-vaccinal. Après ce drame, les autorités sanitaires ont toutefois tenu à rassurer, en rappelant que le vaccin est sûr.

6.400 nouveaux cas de cancers

Les papillomavirus humains, des virus sexuellement transmissibles, sont responsables chaque année de 6.400 nouveaux cas de cancers. Le vaccin protège contre neuf types de papillomavirus humains notamment en cause dans 90% des cancers du col de l'utérus, 80% des cancers de l’anus et 90% des verrues ano-génitales.

En France, la vaccination contre les HPV est recommandée chez les filles de 11 à 14 ans depuis 2007, et chez les garçons du même âge depuis 2021. Elle nécessite deux doses: une première pendant le premier trimestre, la deuxième interviendra d’avril à juin 2024.

Salomé Robles avec AFP