Nouvelle campagne pour inciter au dépistage du sida en France

PARIS (Reuters) - En France, 150.000 personnes sont officiellement infectées par le VIH et 50.000 vivent avec le virus sans le savoir.

Pour inciter tout un chacun, et pas seulement les populations à risque, à se faire dépister, le gouvernement lance une nouvelle campagne du 1er au 21 décembre à la télévision, dans les cinémas et par voie d'affiche.

A l'occasion de la journée mondiale du sida, le 1er décembre, les autorités veulent convaincre qu'un dépistage systématique permet de bénéficier plus tôt d'un traitement approprié et d'augmenter son espérance de vie.

"Il y a un nombre trop important de personnes ignorant leur séropositivité", a dit le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand, lors d'une conférence de presse.

En 2009, près de cinq millions de tests ont été effectués dans l'Hexagone mais un trop grand nombre de personnes sont passées à travers les mailles du filet. Pour les autorités, les hétérosexuels ne se sentent pas assez concernés.

"Si on se fait dépister, on augmente ses chances de se faire traiter", a insisté Nora Berra, secrétaire d'Etat à la Santé.

Les ministres ont souligné les progrès enregistrés ces dernières années avec une baisse de la contamination générale et une progression de l'espérance de vie.

Le nombre de nouvelles infections a baissé d'un cinquième en dix ans selon Onusida et plusieurs pistes continuent d'être étudiées pour tenter de protéger l'homme contre ce virus découvert il y a bientôt 30 ans. Plusieurs pistes de traitements préventifs ont fait des progrès cette année.

"Mais il ne faut surtout pas baisser la garde", a dit Xavier Bertrand.

La vigilance doit rester de mise chez les populations les plus touchées, notamment les homosexuels et les personnes originaires d'Afrique subsaharienne.

Ainsi, si 6.700 personnes ont découvert leur séropositivité en 2009 en France, en nette baisse par rapport à 2003 (9.000), leur nombre a augmenté par rapport à 2008 (6.400).

De plus, cette augmentation n'est observée que chez les hommes contaminés par rapports sexuels entre hommes, souligne le dossier du ministère de la Santé. Ceux-ci représentent plus du tiers de l'ensemble des découvertes de séropositivité (37%).

Gérard Bon, édité par Patrick Vignal