Monkeypox: pourquoi l'OMS va réunir son comité d'urgence ce mercredi

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus (illustration). - Christopher Black - AFP
Deux ans plus tard, l'OMS va-t-elle à nouveau décréter l'alerte maximale? Le comité d'urgence de l'Organisation mondiale de la Santé se réunit ce mercredi 14 août pour évaluer s'il faut décréter le plus haut degré d'alerte face à l'épidémie de mpox, aussi appelé monkeypox ou variole du singe, en cours dans plusieurs pays africains.
"Le comité me donnera son avis sur la question de savoir si l'épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale et, si oui, il me conseillera sur les recommandations temporaires à prendre", a indiqué sur X, anciennement Twitter le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Déjà une "urgence de santé publique" pour Africa CDC
Un total de 38.465 cas de cette maladie ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1.456 décès, avec notamment une augmentation de 160% des cas en 2024 comparé à l'année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l'agence de santé Africa CDC.
C'est pourquoi Africa CDC a déclaré ce mardi une "urgence de santé publique", également son plus haut niveau d'alerte. "Le mpox a désormais traversé les frontières, touchant des milliers de personnes à travers notre continent (...) J'annonce, le coeur lourd mais avec un engagement indéfectible envers notre peuple, envers nos citoyens africains, que nous déclarons le mpox comme une urgence de santé publique" continentale, a affirmé le président de l'Africa CDC, Jean Kaseya, lors d'une conférence de presse.
Cette annonce va notamment permettre de débloquer des fonds pour l'accès à des vaccins et d'avoir une réponse continentale, avant que l'OMS ne statue ce mercredi.
L'"urgence de santé publique de portée internationale" est la plus haute alerte que l'OMS puisse déclencher. Elle avait déjà été décrétée en juillet 2022 face à la flambée de cas dans le monde, puis avait été levée moins d'un an après, en mai 2023.
Une nouvelle souche
Mais l'Afrique fait face à la propagation d'une nouvelle souche du virus, détectée en République démocratique du Congo (RDC) en septembre 2023 et baptisée "Clade Ib", plus mortelle et plus transmissible que les précédentes.
Des cas ont été recensés dans diverses zones du continent (Maroc, Egypte, Soudan, Côte d'Ivoire, Liberia, Nigeria, RDC, Rwanda, Kenya, Mozambique, Afrique du Sud...).
Selon l'Africa CDC, le taux de létalité du virus est supérieur à 3% et les enfants de moins de 15 ans sont les plus touchés, représentant au moins 60% des cas.
Le mpox est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme mais qui se transmet aussi par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. La "Clade Ib" fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
En France, le nombre de cas signalés tous les mois en 2024 a "nettement diminué par rapport à 2022, cependant le virus continue à circuler à bas bruit", a indiqué Santé publique France le 31 juillet dernier. Du 1er janvier au 30 juin, 107 cas ont été détectés.