BFMTV
Santé

Ménopause: informer dès le collège, adapter les conditions de travail... Ce que préconise la mission parlementaire

La députée Renaissance Stéphanie Rist, lors d'une conférence de presse à Paris, le 11 janvier 2023.

La députée Renaissance Stéphanie Rist, lors d'une conférence de presse à Paris, le 11 janvier 2023. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

La députée Ensemble Stéphanie Rist remet au gouvernement ce mercredi 9 avril le rapport d'information de la mission parlementaire sur les difficultés liées à la ménopause qui lui avait été confiée en octobre 2024.

La députée Ensemble Stéphanie Rist remet au gouvernement ce mercredi 9 avril le rapport d'information de la mission parlementaire sur les difficultés liées à la ménopause qui lui avait été confiée en octobre. Cet état physiologique naturel concerne 14 millions de femmes en France, selon l'Inserm, un institut de recherche médicale, et se traduit par un arrêt des règles, sans cause identifiée, survenant à 51 ans en moyenne.

Son arrivée peut entraîner divers symptômes (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, troubles génito-urinaires ou encore douleurs articulaires). Mais "la ménopause est aussi, en France, une construction sociale, qui contribue à en faire un tabou et à véhiculer une image difficile pour les femmes, associée à une perte de valeur sociale", alerte le rapport d'information.

Une information dès l'adolescence

Ce rapport appelle à "bouleverser nos représentations" de cette étape de vie qui touche toutes les femmes. Ce "changement de regard" passe notamment par "l'éducation dès le collège, la transformation de la communication vis-à-vis du public mais aussi le soutien à la recherche pour mieux comprendre le phénomène".

La mission d'information préconise ainsi d'intégrer le vieillissement hormonal des hommes et des femmes au programme de SVT des collégiens.

Pourquoi sommes-nous en retard sur la santé des femmes
Pourquoi sommes-nous en retard sur la santé des femmes
26:33

Elle recommande aussi de passer commande "sans attendre" à Santé Publique France pour améliorer la communication à destination du grand public sur la ménopause. Une communication qui doit être "moins anxiogène" et "combattre l'idée" que "la ménopause est nécessairement une période de déclin ou de crise", et qui doit plutôt la présenter comme "une phase d’évolution", qui peut "être positive (fin des règles, fin de la contraception, nouvelle période de la vie)".

Une meilleure prise en charge médicale

Si la ménopause n'est pas une maladie, ses symptômes peuvent s'avérer intenses et fréquents pour certaines femmes et nécessiter une prise en charge médicale, souligne la mission. Or, la mission déplore un "vide abyssal" en la matière. Elle préconise donc d'"actualiser les recommandations de la Haute Autorité de Santé sur la prise en charge de la ménopause d’ici la fin 2025" et de renforcer sur cette base la formation des professionnels de santé sur ce sujet. La mission évoque aussi une possible "consultation longue en début de ménopause" chez le médecin et l'organisation d'"Assises de la ménopause".

Le dernier volet du rapport porte sur l'environnement de travail des femmes à l'âge de la ménopause. La mission d'information a constaté qu'"à quelques exceptions près, les dirigeants et les directions des ressources humaines ne montrent aucun intérêt pour cette problématique et n’ont pas encore pris conscience de ses implications économiques et de son impact sur la santé au travail au sein de leur entreprise". Or, les symptômes de la ménopause "ne s’arrêtent pas une fois passée la porte du bureau".

Elle suggère donc la création d'un guide "ménopause sur le lieu de travail" pour les managers et les salariés et la sensibilisation des agents de France Travail "aux risques de désinsertion professionnelle liée à la ménopause". Le rapport propose aussi d'"inciter les médecins du travail et les infirmiers du travail à aborder la question de la ménopause lors des visites médicales de mi-carrière" à 45 ans. La mission suggère aussi d'adapter les matériels de bureaux afin de lutter contre la sédentarité pendant la ménopause.

Dans son rapport, la députée Stéphanie Rist, médecin rhumatologue, appelle à ne plus "s'accommoder" de "l’invisibilisation des femmes qui souffrent de leurs symptômes et se retrouvent bien seules".

Caroline Dieudonné avec Sophie Cazaux