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Lutte contre les déserts médicaux: les étudiants et internes annoncent une grève le 28 avril

Un professionnel de santé. Photo d'illustration.

Un professionnel de santé. Photo d'illustration. - Martin BUREAU

Les représentants d'étudiants de médecine, d'internes et de médecins libéraux, s'opposent à l'adoption d'une proposition de loi qui prévoit notamment de réguler la liberté d'installation des médecins.

"Un aménagement du principe de liberté d'installation" qui ne passe pas. Les représentants des étudiants de médecine, des internes, et des médecins libéraux appellent à la grève à partir du lundi 28 avril et à une manifestation le mardi 29 avril. Des actions collectives pour marquer leur opposition à un texte actuellement examiné à l'Assemblée nationale et qui vise à lutter contre les déserts médicaux en France.

Les députés ont adopté la semaine dernière l'article 1 d'une proposition de loi transpartisane qui prévoit de réguler l'installation de médecins libéraux ou salariés. Ces derniers devront désormais solliciter l'aval de l'Agence régionale de santé (ARS). Une "autorisation" qui a pour objectif de "flécher l’installation des médecins – généralistes et spécialistes – vers les zones où l’offre de soins est insuffisante", selon le texte.

"La coercition n'est pas une solution"

Les députés précisent que cette mesure se doit par ailleurs d'être "soutenue par les mesures d’incitation déjà existantes, notamment pour les jeunes médecins, au plan financier comme au plan professionnel".

En outre, l'article 4 de cette proposition de loi - qui lui n'a pas encore été voté -rétablit la permanence de soins, estimant que "le principe du volontariat n’est en effet pas suffisant pour répondre à la demande de soins exprimée par la population sur le territoire".

"À plusieurs reprises, les étudiants, les internes et les médecins ont alerté sur les risques encourus par une telle proposition de loi. Et pour cause, la coercition n’est pas une solution!", écrivent les représentants dans un communiqué publié ce mardi 8 avril.

Un "triple danger" pour les étudiants et internes

Pour les représentants des étudiants en médecine, des internes et de l'ensemble des médecins libéraux, l'adoption définitive de ce texte représente un "triple danger", à la fois "un danger dans la lutte contre les déserts médicaux", "un danger pour les patients et le système de santé" ainsi qu'"un danger pour l’attractivité de la médecine ambulatoire".

"Face au dogmatisme de certains députés, persuadés que cette proposition changera le quotidien de leurs électeurs alors qu’ils s’avèreront pénalisés, le temps est à l’action", poursuivent les représentants.

Les modalités de cette grève intersyndicale doivent être dévoilées la semaine prochaine lors d'une conférence de presse le 16 avril. Une action associée à une manifestation nationale qui se tiendra le 29 avril à Paris "pour défendre les patients, pour défendre la profession, et pour protéger notre système de santé".

Les débats sur les autres articles de cette proposition de loi, doivent reprendre la semaine du 5 mai avec une adoption soumise au vote des députés le 6 mai.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV