Le ministère de la Santé a-t-il vraiment demandé aux hôpitaux de se préparer en vue d'une "guerre de haute intensité"?

Le Canard enchaîné indique, documents à l'appui, que les Agences régionales de santé ont été averties par le gouvernement de la nécessité d'anticiper des situations de crise. Invitée de BFMTV-RMC, la ministre Catherine Vautrin a clarifié sa vision.

"Le ministère de la Santé mobilise les hôpitaux pour la guerre". C'est l'inquiétant titre donné, ce mercredi 27 août, à un article publié par le Canard enchaîné. Dans son édition, le journal satirique explique, documents à l'appui, que le ministère de la Santé a adressé des consignes aux Agences régionales de santé les incitant à préparer, d'ici un an, à un "engagement majeur", le média évoquant "une guerre de 'haute intensité'".

Alors qu'il est indiqué que les hôpitaux devraient se préparer à accueillir des milliers de soldats blessés, la ministre de la Santé et du Travail Catherine Vautrin a donné sa ligne moins alarmiste lors d'une interview à BFMTV-RMC, ce mercredi 27 août.

"Cela fait partie de l'anticipation, comme les stocks stratégiques, comme les épidémies. Je n'étais pas en poste au moment du Covid-19, souvenez-nous, il n'y avait pas de mots assez durs sur l'impréparation du pays", a expliqué la membre du gouvernement avant d'ajouter:

"Il est tout à fait normal que le pays anticipe les crises, les conséquences de ce qu'il se passe. Cela fait partie de la responsabilité des administrations centrales".

Les documents consultés par le Canard enchaîné indiquent notamment la nécessité de réfléchir à la construction de centres médicaux pouvant accueillir des patients en cas de conflit armé, des centres devant être situés non loin d'une gare routière ou d'un port, par exemple.

La Russie un "ogre à nos portes"

La ministre évoque ainsi la préparation à des "crises", sans s'emparer du terme de guerre. C'est la même approche qui a été tenue par le gouvernement lors de l'annonce de la préparation d'un livret sur les pratiques à adopter en cas de crise. Le livret "tous résilients" doit être distribué à l'automne et une "sous-partie" sera consacrée à la guerre selon une source proche du dossier contactée par nos confrères de RMC.

Reste que ces deux points de préparation prennent une dimension particulière face au contexte géopolitique international. Le président de la République ne cesse d'insister sur le péril qui pèse sur l'Europe, alors que la guerre menée par la Russie en Ukraine se poursuit.

Une rencontre entre Poutine et Zelensky peut-elle aboutir à un accord de paix?

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Selon Emmanuel Macron, "Poutine est un ogre à nos portes", un "prédateur" qui "ne veut pas la paix", selon ses déclarations du 19 août dernier. Le chef de l'État a qualifié sur LCI le président russe de "menace pour les Européens".

Tom Kerkour