L'ozone, le polluant des vagues de chaleur

Vue de Marseille en 2009, frappée par une alerte orange canicule. - Gérard Julien - AFP
Beaucoup de soleil, des températures supérieures à 30 degrés, peu de vent: toutes les conditions sont réunies pour une pollution à l'ozone dans le sillage de la vague de chaleur exceptionnelle qui frappe la France depuis mardi. Un pic d'ozone a été atteint mercredi en Ile-de-France et en Rhône-Alpes, et pourrait se prolonger jusqu'au week-end, indique Airparif. "A compter de vendredi, les taux d'ozone pourront s'élever en lien avec un affaiblissement du vent et la canicule qui persiste", prévoit Air Rhône-Alpes.
Un seuil "à partir duquel on avertit les autorités et la population qu'on a atteint ces niveaux de concentration en ozone" et "des actions préventives" sont mises en place. Afin de lutter contre la pollution, il est conseillé de limiter l'usage de la voiture en privilégiant les transports en commun et le covoiturage.
> Qu'est-ce que c'est?
L'ozone est un polluant dit "secondaire", car il n'est pas directement rejeté dans l'atmosphère par une activité. Il est issu de réactions chimiques, sous l'effet du soleil, impliquant des polluants présents dans l'air, comme les oxydes d'azote et les composés organiques volatils (hydrocarbures, solvants...). Il pose donc surtout problème en été, en période de fort ensoleillement et s'il n'y a pas de vent pour le disperser. Ce polluant saisonnier a en outre "la particularité de voyager" d'une région à l'autre, rappelle Frédéric Mahé.
Mais "il n'y a pas de lien entre l'ozone qu'on respire et l'ozone stratosphérique", ajoute-t-il. Alors que la couche d'ozone protège la Terre des rayonnements ultraviolets du soleil, l'ozone présent dans la basse atmosphère peut au contraire avoir des effets néfastes sur la santé de l'homme et les végétaux.
> Quels effets sur l'homme?
L'ozone est un gaz irritant qui pénètre facilement jusqu'aux voies respiratoires les plus fines. Il peut provoquer des irritations des yeux, du nez et de la gorge, de la toux, des essoufflements... Selon l'Agence européenne de l'environnement (AEE), il peut entraîner une "inflammation des poumons et des bronches". La pollution atmosphérique "a eu une part de responsabilité" dans les conséquences sanitaires de la canicule de 2003, affirme Airparif, citant une étude de l'Institut de veille sanitaire parue en 2004. Selon cette étude, "379 décès anticipés étaient attribuables aux niveaux d'ozone observés entre le 3 et le 17 août 2003" sur un total de neuf grandes villes françaises (Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg, Bordeaux...).
> Quels effets sur l'environnement?
A des taux élevés, ce gaz "puissant et agressif", selon l'AEE, "corrode les matériaux, les bâtiments et les tissus vivants". Il réduit la capacité des végétaux à assurer la photosynthèse. A fortes concentrations, l'ozone "provoque à terme des baisses de rendement pour les culture, voire des dépérissements des écosystèmes", indique Airparif.