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Santé

Interdiction de fumer : premier bilan chiffré

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Le groupe de travail mis en place par le gouvernement, qui dressait le bilan sanitaire et économique de l'interdiction de fumer depuis le 1er janvier a dévoilé ses chiffres.


Moins de monde dans les lieux "branchés"
Les bars, tabacs et restaurants ont connu en février une baisse de fréquentation de 4% en moyenne. Baisse aussi sur la même période de leur chiffre d'affaire : moins 9%. Comme l'explique Serge Vendimini, professeur de gestion qui a participé à l'étude, « s'en sortent très mal des points de vente qui sont mono-activité, des bars où parfois le tabac était en tant que tel un générateur de trafic. En zone rural, très clairement, les bar-tabacs auront à réfléchir à de nouvelles configurations plutôt que de vivre sur la nostalgie du tabac ». Pour les discothèques, la baisse de fréquentation est de 16,5% pour les deux premiers mois de l'année.

Plus de monde dans les grandes brasseries
Plus surprenant, les brasseries et les cafés de grande taille ont, eux, bénéficié de l'interdiction de fumer avec une hausse de la fréquentation pouvant aller jusqu'à 15%. Ainsi, Hervé Pitault, cafétier à Orléans et président de Café Concept, un réseau qui regroupe pluiseurs dizaines de cafés et bars indépendants dans toute la France, explique que pour innover il a « mis en place le Wifi, aménagé et chauffé les terrasses. La grande majorité des consommateurs « d'avant »était plutôt une clientèle masculine d'âge avancé, alors qu'aujourd'hui on n'a jamais vu autant de femmes avec des poussettes simplement du fait de l'absence de fumée. D'autre part, on met en place le principe de la carte de fidélité, innovante en brasserie mais banale dans le monde du consommateur ».

Moins d'infarctus
Côté santé, le chiffre d'environ 15% d'infarctus en moins depuis le 1er janvier 2008 est avancé. Pour Daniel Thomas, cardiologue à la Pitié Salpêtrière à Paris, « ce chiffre est plausible. D'une part parce que les mécanismes qui créent l'infarctus du myocarde sont des mécanismes qui sont très facilement réversibles lorsque l'on soustrait les gens à l'exposition à la fumée du tabac. On peut donc avoir des effets extrêmement rapides. D'autre part, on a des résultats en Italie qui sont assez comparables, où une loi qui est un peu similaire à notre décret, a permis d'obtenir moins 11% d'infarctus du myocarde chez les sujets jeunes. Ce chiffre de moins 11% en Italie représenterait en France 5 à 7 000 infarctus en moins ».

La rédaction et Annabel Roger