INFOGRAPHIE – Comment le GHB agit sur le cerveau?

Le GHB est aussi appelé "drogue du violeur" - opacity / Flickr CC
Les autorités s'inquiètent de la consommation de plus en plus répandue du GBL, un solvant industriel facile d'accès, qui se transforme en GHB, la fameuse "drogue du violeur", une fois ingéré. Mais comment marche ce psychotrope responsable d’un décès et d’une dizaine de comas en quelques mois chez les jeunes clubbeurs parisiens?
Un fonctionnement similaire à l'alcool, en deux phases
Le GHB, pour acide gamma-hydroxybutyrique, a été synthétisé dans les années 60 pour sa grande similitude avec la molécule GABA, un neurotransmetteur inhibiteur, chargé de ralentir l’activité du système nerveux central. En temps normal, les capteurs GABAB présents sur les neurones dopaminergiques régulent leur production de dopamine. À faible dose, le GHB se fixe sur ces récepteurs et joue un rôle de leurre. Résultat, les neurones producteurs de dopamine ne sont plus inhibés par la molécule GABA et se mettent à produire plus de dopamine, la neuro-hormone du plaisir.
Mais attention: à fortes concentrations, le GHB va au contraire alimenter la production de GABA et ainsi stimuler les récepteurs GABAB. L’oxydation du GHB le transforme en acide succinique semi-aldéhyde (SSA), une substance qui est utilisée par le corps pour fabriquer des molécules GABA. Ainsi, tous les neurones qui sont régulés par des capteurs GABAB reçoivent l’ordre de ralentir leur activité, par l’afflux plus important de ce neurotransmetteur. C’est pourquoi le GHB a été utilisé à l’origine en médecine pour ses propriétés sédatives et anxiolytiques. Il provoque un sommeil proche du sommeil physiologique. Il est également utilisé par les violeurs pour son action rapide: il suffit de quelques minutes pour que le GHB se diffuse dans tout l’organisme.
Cliquez ici pour voir l'infographie en grand.

Source: Institut de Chimie biologique et Inserm de Strasbourg, article paru dans la revue Médecine/Sciences N°5 vol. 21 de mars 2005