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Santé

Huit enfants sur dix traités pour un cancer aux Etats-Unis, y survivent

Une infirmière conduit un enfant dans un couloir d'hôpital. (Illustration)

Une infirmière conduit un enfant dans un couloir d'hôpital. (Illustration) - Philippe Huguen - AFP

En 20 ans, la mortalité des personnes ayant survécu à un cancer infantile a baissé de moitié. C'est dire l'ampleur des progrès réalisés dans le traitement de la maladie, mais aussi la prise en charge à long terme des patients. Une victoire mise en lumière par une vaste étude ayant porté sur plus de 34.000 jeunes malades.

La bonne nouvelle doit être relativisée. S'il est vrai que huit enfants américains sur dix survivent à un cancer, les traitements engagés pour vaincre la maladie, chimiothérapie et rayons, peuvent handicaper durablement la vie des malades, causant des problèmes cardiaques, pulmonaires, voire des récidives ou des cancers secondaires parfois fatals à long terme. Vaincre la maladie n'est donc qu'une étape sur le chemin de la rémission. 

Vaincre la maladie a un prix

Une étude présentée lundi à Chicago dont USA Today relate les grandes lignes indique que le taux de mortalité à long terme, soit 15 ans après un diagnostic de cancer juvénile, a chuté de moitié depuis les années 70. Ainsi, environ 6% des enfants traités pour un cancer de 1990 à 1994 sont décédés dans les 15 années suivant le diagnostic, contre 12,4% de ceux traités de 1970 à 1974, selon une vaste étude ayant porté sur plus de 34.000 jeunes patients et présentée à la réunion annuelle de l'American Society of Clinical Oncology.

Toutes les personnes concernées par l'étude Childwood Cancer Survivor sont considérées comme ayant survécu à leur cancer parce qu'ils ont vécu au moins cinq ans après le diagnostic. Mais le cancer a pesé lourdement sur leur vie. Ainsi, 41% des 4.000 décès constatés le temps de l'étude ont été causés par les "effets tardifs" des traitements. "Nous avons toujours eu un problème avec le fait que la thérapie qui vainc le premier cancer est à l'origine des problèmes qui surviennent ensuite", déplore Gregory Armstrong, l'un des auteurs de l'étude, chercheur à l'Hôpital pour enfants St. Jude. "C'est le coût de la guérison", déplore-t-il.

Adapter les traitements pour la vie après la maladie

Malgré tout, les progrès sont là. Le quotidien américain donne des exemples de traitements dont la toxicité a été diminuée en gardant leur efficacité. Ainsi, le traitement des leucémies agressives, chimiothérapie associée à des rayons vers le cerveau, a été adapté. Les rayons qui provoquent des troubles de la mémoire et de l'apprentissage ont été évités avec succès à certains enfants.

Au-delà de la stratégie consistant à limiter l'agressivité de certains traitements, les médecins ont mis en place un meilleur suivi des patients. Des cliniques spécialisées dans le suivi à long terme des survivants du cancer ont vu le jour, facilitant une surveillance sur des années.

David Namias