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Santé

Elle raconte son avortement sur Instagram

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- - Capture d'écran du compte Instagram "Je bois des cafés je me fais avorter"

"Je bois des cafés je me fais avorter", tel est le nom du compte Instagram qu’a choisi Clara Lalix pour raconter l’histoire de son avortement en 26 posts, "sans anonymat et sans tabou". Aucune photo d’elle, ni de son intervention mais des slogans en guise d’illustrations, qu’accompagnent des légendes détaillées sur le déroulement des faits.

Le récit de Clara, publié sur le réseau social le 27 février dernier, débute en mai 2016, deux jours avant la confirmation de sa grossesse. Elle raconte alors les interrogations de ses proches lorsqu’elle dévore une pizza à 9 heures du matin ou qu’une amie croisée dans la rue trouve ses seins "énormes". Le 26 mai, son test d’urine l’atteste: elle est enceinte et ce n’était visiblement pas prévu. La jeune fille avoue ne même pas savoir qui pourrait être le père: Hugues ou Adrien?

Elle n’omet aucun détail sur la procédure médicale, les "bouffées de chaleur" après la prise du médicament, sa "dernière contraction", ses pertes de sang. Son récit s’achève le 26 septembre 2016, avec une sorte d’épilogue sur son désir d’enfant et cette anecdote:

"A Yokohama, au Japon, une diseuse de bonne aventure a lu mon avenir dans mes lignes de main. Il y était marqué que j’aurais 3 ou 4 enfants, à chaque fois d’un père différent".

Dans les cinq derniers posts, qui font office de postface, Clara Alix explique sa démarche, les raisons qui l’ont poussée à relater publiquement son aventure. Parmi elles: son envie de briser le tabou qui entoure selon elle l’interruption volontaire de grossesse en France. "J’ai intégré une société secrète et muette où l’on baisse la voix en regardant autour de nous: surtout, ne le dis à personne", écrit-elle, avant d’ajouter plus bas: "Dans le respect complet de celles qui préfèrent ne pas s’exprimer sur leur expérience, je voudrais m’assurer que le choix de la discrétion et du silence est pris à chaque fois librement et non dicté par un tabou latent, implicite, installé, imposé".
Mélanie Rostagnat