Drogue à Marseille : « Démolir un bâtiment ne va pas résoudre les problèmes »

Démolir une barre d'immeubles à cause du trafic de drogue : l'idée, évoquée ce jeudi par le préfet de police de Marseille, n'est qu'une hypothèse mais elle fait déjà polémique. Le maire de l'arrondissement, lui, est contre...

Raser une barre d'immeubles pour lutter contre le trafic de drogue : c'est la solution évoquée ce jeudi par le préfet de police de Marseille. En cause : un bloc du quartier sensible du Clos de la Rose, théâtre de règlements de comptes quotidiens et de trafics de drogue persistants, malgré les multiples opérations de police. Occupé par les trafiquants, le numéro 41 serait visé par cette éventuelle destruction.

« Il faut d'abord plus de policiers jour et nuit »

L’idée du préfet de Marseille n’est encore qu’une hypothèse, mais elle fait réagir. Garo Hovsepian est le maire PS des 13e et 14e arrondissements de Marseille. Sur RMC, il explique : «Ce n’est pas en démolissant un bâtiment qu’on va résoudre les problèmes. Est-ce qu’on va multiplier la démolition de tous les bâtiments devant lesquels il y a eu des règlements de compte pour résoudre le problème ? Il faut prendre le problème à la racine : après les différents règlements de compte qui se sont succédés sur le secteur municipal, les effectifs de police sont restés stables, mais dans l’insuffisance. Il faut commencer par donner les moyens : plus de policiers le jour et la nuit.»

Un acte « prématuré »

De son côté, le bailleur 13 Habitat parle d’un acte « prématuré ». Aucun calendrier n’est encore prévu. Mais s’il voyait le jour, ce projet ne serait pas une première pour Alain Gardère. Alors en poste en région parisienne, il avait accompagné la destruction de la barre Balzac de la cité des 4 000 à La Courneuve, que Nicolas Sarkozy avait promis de « nettoyer au Kärcher » en 2005.

La Rédaction, avec Benjamin Smadja.