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Covid-19: pourquoi peut-on toujours tomber malade après avoir reçu la première dose du vaccin

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Efficace à seulement 52% après la première dose, le vaccin de Pfizer et BioNTech ne serait pas suffisant pour protéger contre des formes potentiellement graves de la maladie.

Le monde scientifique est unanime: les deux doses du vaccin contre le Covid-19 sont nécessaires pour produire une efficacité maximale. Selon les résultats des essais cliniques en phase 3 réalisés par le laboratoire américain, le taux d'efficacité du sérum mis au point par Pfizer et BioNTech est seulement de 52% après la première dose. En revanche, il atteint les 95% une fois la seconde dose administrée, trois semaines plus tard.

"Ca n'a pas d'intérêt, ça n'a pas de sens, de se faire vacciner une seule fois", commente au micro de BFMTV Fabienne Beliard, infirmière. En effet, se limiter à la première dose n'empêcherait pas de développer la maladie: "Les données scientifiques disent clairement qu'il faut les deux doses pour être protégé", insiste sur notre antenne Agnès Ricard-Hibon, directrice du Samu 95.

"On n'a pas encore démontré quel type de forme de la maladie on peut développer" sans le rappel, précise Imad Kansau, infectiologue à l'hôpital Antoine Bicêtre, à Paris. "Mais le risque c'est d'avoir une forme grave."

"Le vaccin offre une certaine protection contre le Covid-19 dans les 10 jours environ suivant la première dose et est considérablement renforcé après la deuxième dose, ce qui confirme la nécessité d'une série de vaccins à deux doses", résumait Pfizer en décembre, après la contamination d'un infirmier américain, six jours après sa première injection.

Contaminés après la première dose

La première dose serait donc insuffisante, mais pas totalement inefficace. Dans un Ehpad de l'Ardèche, douze résidents sont actuellement positifs à la maladie infectieuse, dont sept qui eux ont reçu la première injection le 7 janvier dernier, rapporte Le Dauphiné.

"On constate que parmi les résidents vaccinés et positifs, la plupart sont asymptomatiques ou ne développent pas de formes sévères de la maladie, contrairement aux autres. Certes, le vaccin n’empêche pas de contracter le virus, mais nous avons la confirmation qu’il en limite clairement les formes graves", estime auprès de nos confrères Jérôme Reyne, directeur de la Mutualité française Ardèche Drôme, précisant que deux décès sont tout de même "à déplorer".

Si le vaccin atteint 95% d'efficacité après ses deux doses, les scientifiques insistent cependant sur la nécessité de continuer à respecter les gestes barrières. Car si le sérum évite de contracter des formes graves de la maladie, son effet sur la transmission du virus n'est toujours pas certain.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV