BFMTV
Santé

Pour Gilles Pialoux, ce serait "irresponsable" d'abandonner le masque en extérieur dès maintenant

placeholder video
Invité de Bruce Toussaint sur BFMTV, le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon s'est déclaré pour le maintien du port du masque en extérieur et prône même l'émergence d'une "culture du masque".

Alors que les chiffres du Covid en France continuent de s'améliorer et que les terrasses viennent de rouvrir, de nombreux Français et certains élus réclament la fin du masque en extérieur. C'est notamment le cas du maire LR d'Arcachon, Yves Foulon, qui vient d'abroger l’arrêté imposant le masque dans les rues de sa commune. Une décision qu'il justifie par le fort taux de vaccination dans sa ville et et par la situation épidémique dans son département.

Face à lui, le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon, Gilles Pialoux, dénonce sur BFMTV une "irresponsabilité territoriale". Il invite la population à garder le masque en extérieur jusqu'à ce que le Covid ait considérablement reculé sur l'ensemble du territoire, ce qui est encore loin d'être le cas selon lui.

"Il faudra une circulation beaucoup plus basse du virus", estime-t-il. "On en revient à l'objectif du Président en octobre, à savoir moins de 5000 cas par jour." On recense encore chaque jour en moyenne plus de 14.000 contaminations confirmées, selon les calculs de CovidTracker.

Une couverture vaccinale à compléter

Gilles Pialoux insiste également sur la nécessité d'atteindre une couverture vaccinale très importante, à hauteur de 80% minimum, "ce qui sera très compliqué" en raison du scepticisme d'une partie de la population.

À cet égard, le maire d'Arcachon met justement en avant le fort taux de vaccination dans sa commune :

"Nous avons réussi à vacciner l’ensemble de la population qui a souhaité se faire vacciner. Nous avons administré 35.000 doses alors que nous sommes 12.000 habitants"

Les régions touristiques à risque?

Si la majorité des scientifiques s'accordent à dire que les contaminations en extérieur sont minimes par rapport à celles en espaces clos, il faut évaluer les situations au cas par cas, estime Gilles Pialoux. La saison touristique estivale s'annonçant propice à la diffusion du virus, mettre fin au port du masque en extérieur serait pour lui "une prise de risque très claire au plan scientifique". Exemple à l'appui :

"Vous pensez bien qu'il y aura des attroupements devant les glaciers. Les gens seront à moins d'un mètre les uns des autres. Le bassin d’Arcachon va accueillir une horde de Parisiens, où le taux de circulation du virus est important ; il y aura donc des brassages."

L'infectiologue va même jusqu'à vanter les mérites d'une "culture du masque" à l'asiatique, soulignant que ce dernier protège également d'autres maladies.

"Cela a plein d’effets positifs : cette année, il y eu moins de bronchiolites, moins d’infections respiratoires, de gastroentérites"

"Il y a quand même plus contraignant que le masque à l’extérieur", conclut-il, à l'opposé d'Emmanuel Macron: le président de la République a confié ce mercredi, lors d'un déplacement dans l'Aube, en avoir "marre du masque".

Léa Marie