Carnaval à Marseille: Beauvau dénonce une "offense aux soignants", neuf interpellations

Beauvau dénonce "une manifestation festive mais aussi militante, non déclarée en préfecture, sans aucun respect des gestes barrières". Le carnaval qui a rassemblé environ 6500 personnes à Marseille ce dimanche est "totalement inacceptable" en pleine épidémie de Covid-19, a déclaré ce lundi la porte-parole du ministère de l'Intérieur qui a fait état de neuf interpellations et de plusieurs "dizaines de verbalisations".
"C'est une offense aux soignants, c'est irrespectueux de tous les gens qui font des efforts et c'est inacceptable", a déploré Camille Chaize sur BFMTV, alors que "les Français respectent bien les règles dans leur immense majorité".
"Il y a eu plusieurs dizaines de verbalisations, des interpellations au nombre de neuf, des gardes à vue sont encore en cours et je crois savoir qu'il y a actuellement des liens avec le procureur de la République pour judiciariser au maximum", a ajouté la porte-parole du ministère de l'Intérieur sur France Info. "C'est totalement inacceptable et c'est l'indignation qui règne aussi chez nous au ministère de l'Intérieur."
Les autorités ont "attendu le bon moment" pour disperser
À la question de savoir pourquoi les forces de l'ordre n'étaient pas intervenues en amont, elle a répondu : "La dispersion de la foule a eu lieu à 18 heures, en terme d'ordre public on attend toujours le moment où on peut intervenir sans causer de troubles: il y avait là des familles, on n’utilise pas des armes de force intermédiaire contre des familles et un public festif".
"Donc on a attendu le bon moment et notamment le moment où (ont débuté) des dégradations contre un manège et contre différents mobiliers urbains", a-t-elle ajouté.
Les participants invités à se faire dépister
Invitée sur Sud Radio, la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse Sarah El Haïrya a considéré que la tenue de ce carnaval, "ce n'est pas sérieux".
"Ce n'est pas le moment de baisser la garde, de ne pas faire ces efforts: il y aura évidemment la recherche pour savoir qui a fait quoi et quelle est la responsabilité de chacun", a-t-elle ajouté, dénonçant des "images scandaleuses".
Sur Twitter lundi matin, la première adjointe à la mairie de Marseille (coalition de gauche) en charge de la Santé Michèle Rubirola a appelé les carnavaliers à la prudence: "Si vous avez défilé hier au Carnaval de la Plaine, faites-vous dépister. Pas assez de lits de réanimation ni de vaccins: aucune manifestation en plein air ne doit s'affranchir du strict respect des gestes barrières."