Carmat: "Le coeur n'est pas en cause" insiste Alain Ducardonnet après le décès du 3e patient

Le troisième patient implanté d'une prothèse du coeur artificiel de Carmat est subitement mort d'un arrêt respiratoire vendredi dernier, mais la prothèse n'est pas impliquée dans son décès, survenu plus de huit mois après sa greffe.
Cet homme de 74 ans était rentré à son domicile près de Strasbourg fin août, après avoir reçu un coeur artificiel le 8 avril grâce à l'équipe de chirurgie cardiaque des Hôpitaux universitaires de la capitale alsacienne, dans le cadre de l'étude de faisabilité du dispositif. Le consultant santé de BFMTV, Alain Ducardonnet a apporté ses précisions mardi en fin de journée.
Quelles conclusions peut-on tirer après l'annonce de ce décès?
Il faut d'abord avoir une pensée pour le patient, sa famille et aussi les équipes médicales qui ont travaillé avec lui car, paradoxalement, au niveau des avancées c'est positif. Au départ, il y a huit mois, ce patient était en insuffisance cardiaque terminale. Son débit cardiaque global était très limité. Il avait déjà des problèmes de reins et malgré la greffe d'un coeur Carmat, le rein a continué à se dégrader, contrairement aux premiers espoirs.
Le professeur Carpentier, qui dirige ce programme, me racontait quelle vision dramatique c'était de voir ce coeur continuer à battre normalement alors que le patient est décédé.
Le coeur a donc fonctionné comme attendu...
Ce décès ne remet pas les travaux en cause. Le coeur marche bien et le professeur Carpentier m'expliquait qu'il n'y avait pas de caillots à l'intérieur. La mécanique était parfaite. Les pannes des premier et deuxième patients(*) n'ont pas été retrouvées. Le coeur n'est pas en cause.
Que va-t-il se passer à présent?
Le processus de recrutement du quatrième patient se poursuit comme prévu. Le protocole imposé par l'agence du médicament était de quatre essais. Les trois premiers ont répondu aux critères, à savoir une survie de 30 jours du patient greffé. La suite, ce sera des greffes à plus large échelle, partout en France, avant de penser à une commercialisation de ce coeur.
*Le premier patient greffé en décembre 2013 avec le coeur bioprothétique de Carmat était mort 74 jours après l'opération menée à Paris, à l'âge de 76 ans. Le deuxième, âgé de 69 ans, avait perdu la vie en mai dernier, neuf mois après avoir été greffé à Nantes et quatre mois après être rentré chez lui.