Cannes : le chauffard sous l’emprise de l’alcool et de drogues

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Les expertises toxicologiques ont parlé : le chauffard qui a causé la mort de deux personnes, dont un policier, samedi à Cannes était sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants.
C’est sur une voie rapide de Cannes que la décapotable est d’abord repérée, lorsqu’elle coupe la route à un premier véhicule de police. La voiture est alors signalée aux véhicules de police en patrouille. Vers 3 heures du matin, une autre voiture de police circule sur la voie rapide, gyrophare allumé. Deux voitures s’arrêtent pour la laisser passer, puis la décapotable déboule, roulant en sens interdit. Le choc est effroyable. L’homme avait une vitesse excessive - au moins 50 km/h au-dessus de la vitesse autorisée, soit plus de 100 km/h - lorsqu’il a percuté à contresens la voiture de police.
Agé de 27 ans, le conducteur a « un gros casier » judiciaire. Il venait à peine de récupérer son permis de conduire, retiré après de nombreuses infractions routières. Soigné à l’hôpital pour une mâchoire fracturé, il encourt dix ans de prison et 150 000 euros d’amende.
« Il a conscience du mal qu’il a fait »
Pour son avocat Philippe Chasteau, le jeune homme a compris ses erreurs. « Il réagit en homme responsable qui sait qu’il a commis un fait extrêmement grave et dont il assume absolument la responsabilité, affirme-t-il. Son attitude lors de l’audition est très claire, un homme qui a conscience du mal qu’il a fait, aux familles des victimes, et aux victimes elle-même ».
« Que l’on redonne du respect à notre profession »
Mais pour les forces de l’ordre, reconnaître ses torts ne suffit pas. David Olivier Reverdy, du syndicat Alliance, fait le compte : « Il ne se passe quasiment pas une journée sans qu’un de nos collègues soit victime du devoir. Ce qu’on entend, c’est que l’on redonne du respect à notre profession. Aujourd’hui, les criminels n’ont plus peur de s’attaquer à nous, il faut que ça cesse ». Olivier Reverdy fait donc appel à son ministre, Manuel Valls : « Il faut qu’à coup sûr, ces individus sachent que lorsqu’on s’en prend à la police, la gendarmerie, ils payeront une lourde peine. Nous attendons cette fermeté de notre ministère », affirme-t-il.
« Une grande partie de la réponse va au ministre de la Justice »
Laurent Laubry, secrétaire départemental Alpes Maritimes du syndicat Alliance Police Nationale, estime quant à lui que le ministère de l’Intérieur n’est pas le seul responsable. « Une grande partie de la réponse ne va pas au ministre de l’Intérieur, mais au ministre de la Justice. Lorsque les délinquants comprendront que lorsqu’on s’en prend à un fonctionnaire d’Etat, la sanction pénale sera d’une fermeté extrême, ce sera un signe fort », plaide-t-il.