Cancer: les sapeurs-pompiers dénoncent les risques de leur métier et réclament un meilleur dépistage

Plusieurs syndicats pointent l'exposition à des polluants, qui entrent dans l'organisme des soldats du feu lors d'interventions. Un meilleur suivi de la santé des militaires est demandé.

Une inquiétude qui grandit. Depuis plusieurs mois, des syndicats de sapeurs-pompiers pointent la multiplication de cas de cancers dans les rangs des militaires et exigent un meilleur dépistage de cette maladie.

Dans un communiqué publié lundi 18 novembre, la CGT du SDIS de Seine-et-Marne a également demandé "de faire passer un scanner TMD thoracique (tomodensitometrie) pour le suivi post-exposition des sapeurs-pompiers."

Auprès de BFMTV, Julien Pinson, adjudant et président du Syndicat autonome des pompiers des Alpes-Maritimes, fait part de sa colère quant à l'inaction des autorités sanitaires. "On a l’impression de ne pas être entendus, de vouloir mettre la poussière sous le tapis", dit-il.

Malgré un équipement composé de plusieurs couches, dont un casque, un t-shirt à manches longues, un pantalon et une veste de feu, ce dernier souligne que les risques demeurent importants en opération.

"On a des incendies avec des produits de combustion qui se dégagent. Ces polluants traversent les tissus de nos tenues de feu, se déposent sur la peau, sur nos mains, dans notre cou… Étant donné qu’on fournit un effort intense, on a des pores qui sont dilatés et ces toxiques viennent passer dans notre sang", détaille celui qui est en grève depuis février.

Dépistage

En France, un seul cancer est reconnu comme maladie professionnelle chez les pompiers: le cancer du nasopharynx. Les sapeurs-pompiers réclament l'élargissement de cette liste à sept cancers, mais aussi un meilleur dépistage de la maladie.

"Il faut des mesures d’examen, des mesures de prévention secondaires pour qu’on puisse dépister au plus tôt les pathologies, les cancers ou d’autres pathologies des sapeurs-pompiers", explique à BFMTV Norbert Berginiat, médecin chef et vice-président de la FNFSP (Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France).

Comme le souligne Libération, en 2022, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une agence de l’OMS, a confirmé dans un rapport que l'exposition professionnelle des sapeurs-pompiers était "cancérogène pour l'homme."

Pour sa part, France 3 Régions signale que le syndicat autonome des sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes a réalisé, en août 2024, un documentaire regroupant des témoignages de pompiers tombés malades dans l'exercice de leurs fonctions. Nommé "Consommables", il contient des témoignages de soldats du feu malades et morts depuis.

À l'heure actuelle, les sapeurs-pompiers doivent effectuer une seule visite médicale tous les deux ans, qui n'est pas obligatoire.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV