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Santé

Cancer: des cellules immunitaires à l'origine de la maladie identifiées par des chercheurs français

Le logo du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le 7 décembre 2012 à Paris

Le logo du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le 7 décembre 2012 à Paris - LIONEL BONAVENTURE / AFP

Alors que près de 30% des cancers se développent à la suite d'une inflammation chronique, des chercheurs de l'Inserm ou encore du CNRS ont pu identifier des lymphocytes impliqués dans l'apparition de ces inflammations.

C'est une "première". D'après une étude menée par des chercheurs, notamment de l'Inserm et du CNRS, et publiée ce mardi 27 août dans la revue Nature Immunology, des cellules immunitaires à l'origine de cancers ont été identifiées.

Alors qu'environ 30% des cancers apparaissent à la suite d’une inflammation chronique localisée, ces lymphocytes impliqués dans les processus inflammatoires seraient en cause dans la génération de ces cancers.

Double découverte

Durant leurs recherches, les scientifiques se sont intéressés à une population particulière de cellules immunitaires au sein de l'intestin, les lymphocytes TH17, qui peuvent être impliqués dans le développement de maladies inflammatoires comme la sclérose en plaques ou encore la maladie de Crohn.

"Nous montrons pour la première fois qu’il existe en fait huit sous-types de lymphocytes TH17 ayant des rôles distincts", a expliqué le directeur de recherche à l'Inserm Julien Marie.

"L’un d’entre eux a un rôle tumorigénique, c’est-à-dire que lorsque certains freins d’activation sont levés, il va contribuer au développement de cancers. Au contact de ces cellules TH17, les cellules de l’intestin qui étaient pourtant saines jusqu’ici vont devenir cancéreuses."

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Il a également été constaté que la population tumorigénique était plus accrue chez les patients à fort risque de cancer. Ou encore qu'une protéine, appelée cytokine TGF–β, permettait d'inhiber la formation des TH17 tumorigéniques.

Ces découvertes sont un double motif d'espoir pour les chercheurs. Dans un premier temps, elles permettent de s'interroger sur le recours, au cas par cas, à l'immunothérapie chez des patients atteints d'un cancer, puisqu'elle la pratique est connue pour entraîner l'inflammation chronique intestinale. Cette dernière peut alors être à l'origine du développement d'un autre cancer.

Dans un second temps, la connaissance de la protéine inhibant le sous-type de TH17 pourrait permettre le développement de nouvelles thérapies préventives du cancer.

Théo Putavy