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Santé

Cabine UV: ce qu'il faut savoir sur cette pratique

La réglementation française vise à réduire le risque d'exposition à des doses trop fortes, à éviter l'utilisation d'appareils défectueux et à informer l'utilisateur des risques liés à l'exposition aux UV artificiels.

La réglementation française vise à réduire le risque d'exposition à des doses trop fortes, à éviter l'utilisation d'appareils défectueux et à informer l'utilisateur des risques liés à l'exposition aux UV artificiels. - iStock - Vidmantas Goldbergas

A la demande du conseil d'Etat, les professionnels du secteur des cabines de bronzage devront bien afficher des informations sanitaires à destination du consommateur, comme le souhaite le ministère de la Santé depuis 2014. Le bronzage artificiel comporte en effet de nombreux risques.

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C'est bien une longue liste de mises en garde dont les amateurs de cabines de bronzage devront prendre connaissance avant de les utiliser. Après un long bras de fer entre le ministère de la Santé et les professionnels de ce secteur, le conseil d'Etat a tranché et se range du côté de la ministre Marisol Touraine quant à l'obligation de publier des avertissements préventifs liés à la nocivité des UV artificiels.

En 2014, la ministre a souhaité publier un arrêté qui définit le contenu de "l’information et des avertissements obligatoires destinés aux exploitants et aux utilisateurs d’appareils de bronzage". Parmi les mentions à publier: 

"L'utilisation d'un appareil de bronzage cause des dommages irréversibles, comme des cancers cutanés, des lésions oculaire, un vieillissement prématuré de la peau" ou "dès la première exposition aux appareils de bronzage, le risque de développer un cancer cutané augmente de 60%".

Le Syndicat national des professionnels du bronzage en cabine, la Confédération nationale de l’esthétique-parfumerie et une société du secteur avaient demandé au Conseil d’État d’annuler cet arrêté, mais sa décision rejette pour l'essentiel leur requête. 

Le risque de cancer avéré

Le Conseil d'Etat se base sur les "constatations convergentes" de pas moins de quatre agences sanitaires* qui établissent un lien direct entre l’exposition aux ultraviolets, notamment aux ultraviolets artificiels, et la survenue de cancers cutanés, en particulier de mélanomes.

Le contenu des notices informant bien le consommateur sur ce risque, il estime en conséquence que "les mesures prises par l’arrêté contesté ne sont pas disproportionnées au regard des risques que représentent les appareils de bronzage pour la santé et la sécurité des consommateurs". Une seule illégalité a été relevée, la mention selon laquelle "dès la première exposition aux appareils de bronzage, le risque de développer un cancer cutané augmente de 60%".

Des risques accrus pour certaines personnes

Inexacte selon lui car ce chiffre "correspond à une moyenne portant sur des utilisateurs dont une part a été exposée plus d’une fois", en passant en revue l'étude sur laquelle se base l'avertissement. En revanche, les recommandations sont toujours à l'ordre du jour: il est indispensable de se protéger les yeux, de respecter un délai de 48 heures entre deux séances, ne pas s'exposer au soleil le même jour et de ne pas utiliser d'accélérateur de bronzage.

Les utilisateurs doivent aussi être informés sur les risques en cas de grossesse, d'antécédents personnels ou familiaux de cancers cutanés, de prise de médicaments photo-sensibilisants ou de phototype de peau clair ou qui comporte de nombreux grains de beauté ou taches de rousseur.

Le site de l'institut national contre le cancer met quant à lui en garde contre des idées reçues: bien que pauvre en UVB responsables des coups de soleil, le bronzage artificiel n'est pas plus sûr, car ce sont les UVA qui sont impliqués dans l'apparition de cancers cutanés. Enfin, il ne permet pas de préparer sa peau au soleil et ne contribue pas ou très peu à la production de vitamine D.

*L’Organisation mondiale de la santé, l’Institut national du cancer, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et l’Institut de veille sanitaire.

Alexandra Bresson