AstraZeneca: comment les autorités sanitaires cherchent à "réhabiliter" l'image du vaccin

Le vaccin contre le Covid-19 AstraZeneca - Thomas SAMSON © 2019 AFP
Déployé depuis début février en France, le vaccin AstraZeneca est réservé en priorité au personnel de santé et aux personnes de 50 à 65 ans présentant des comorbidités. À partir de jeudi, ce vaccin pourra être administré par les médecins de ville et dès vendredi par la médecine du travail, accélérant ainsi la cadence de sa diffusion. Mais les autorités sanitaires craignent qu'il ne rencontre que peu de succès, en raison de la mauvaise image qu'il traîne.
"Il faut qu'on entre collectivement dans une dynamique de réhabilitation de ce vaccin pour qu'il trouve vraiment toute sa place dans la stratégie vaccinale", a affiché le ministère de la Santé mardi lors d'une conférence de presse, comme l'a relevé APM News, le service d'information des hôpitaux et industries de santé.
Le Conseil d'Orientation de la Stratégie vaccinale a par exemple publié la semaine dernière une note afin de "rétablir l'image de ce vaccin malaimé et dont on a pourtant vraiment besoin", explique à BFMTV un membre du comité sur la stratégie vaccinale d'Alain Fischer.
"Un vaccin efficace pour la prévention de la maladie" et les formes graves
Le document explique en détails les bénéfices et limites de ce vaccin, écrivant en conclusion qu'il "apparaît comme un vaccin efficace pour la prévention de la maladie et en particulier des formes nécessitant une hospitalisation". Car une des critiques reposant sur le vaccin AstraZeneca, c'est qu'il est moins efficace que les vaccins Pfizer et Moderna (70% contre plus de 90%).
De plus, il n'a été testé qu'à la marge sur les personnes de plus de 65 ans, ce pourquoi il n'est destiné qu'aux individus d'une tranche d'âge inférieure. Cela a pu donner l'impression que les personnes plus jeunes, mais tout de même à risque, se voyaient réserver un vaccin moins efficace.
"La protection à l’égard des formes sévères est vraiment très bonne. Donc ce n’est pas un vaccin au rabais, c’est un bon vaccin", déclarait Alain Fischer, le Monsieur Vaccin du gouvernement, le 15 février sur BFMTV. "Nous sommes gâtés, avec deux vaccins dont le niveau d’efficacité est à plus de 90%, mais cela reste un bon vaccin et il faut l’utiliser, y compris pour les personnes âgées de moins de 65 ans avec des comorbidités, cela les protégera".
"Il y a ce que les gens pensent et ce que les études scientifiques montrent. Les dernières études scientifiques montrent que le vaccin AstraZeneca est très efficace sur les formes graves. Et c'est ce qu'on recherche", défendait encore ce mercredi matin sur LCI la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher.
Les effets secondaires à connaître
Dans le même temps, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) publiait des fiches concernant les effets secondaires des différents vaccins, dont le AstraZeneca (fichier PDF). "On diffuse au maximum", a indiqué mardi le ministère, selon APM News. Parmi les raisons du scepticisme autour de ce sérum, on retrouve effectivement les réactions assez fortes observées chez des soignants après vaccination, avec des syndromes grippaux très marqués.
"On sait que cette réponse immédiate au vaccin est plus forte chez les jeunes que chez les moins jeunes", expliquait Alain Fischer sur BFMTV. "Et il y a une hypothèse de travail, qui n’est pas validée à ce jour, mais qui me paraît très plausible, c’est que ce soit les personnes qui ont déjà eu le Covid qui fassent une réaction un peu plus forte", expliquait-il, précisant qu'il ne s'agissait pas d'événements graves et qu'il ne fallait pas s'en inquiéter.
Dans sa fiche, l'ANSM rappelle que la plupart des effets observés jusqu'à ce jour sont connus et fréquents et "disparaissent généralement spontanément quelques jours après la vaccination". En cas de réactions non documentées ou trop gênantes pour la personne vaccinée, il ne faut pas hésiter à contacter un professionnel de santé souligne l'ANSM.
