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Rennes

Rennes: un policier condamné à cinq mois de prison avec sursis pour des violences pendant la réforme des retraites

Le tribunal de Rennes.

Le tribunal de Rennes. - GEORGES GOBET / AFP

Le 11 mars 2023, deux hommes ont subi des violences par un policier en marge d'une mobilisation contre la réforme des retraites. La scène avait été filmée par le téléphone de l'une des deux victimes.

Un policier a été condamné ce mardi 3 juin à cinq mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Rennes pour des violences commises sur deux hommes en mars 2023 dans la capitale bretonne pendant la mobilisation contre la réforme des retraites.

"Quand des policiers font usage de la force, soit hors du cadre légal, soit de manière disproportionnée, c'est normal qu'ils soient jugés et qu'ils soient éventuellement condamnés. Le principe d'une culpabilité est déjà le point essentiel de cette décision", a réagi Me Olivier Pacheu, avocat des deux victimes. Le parquet avait requis six mois de prison avec sursis.

Le 11 mars 2023, Rennes est agité par de nombreuses tensions liées aux manifestations hostiles à la réforme des retraites portée par le gouvernement. Un cinéma désaffecté situé dans le centre-ville est occupé par une cinquantaine de manifestants.

Dans ce climat, vers 19h30, deux hommes âgés aujourd'hui de 35 ans, l'un professeur de sciences économiques et sociales à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et l'autre animateur périscolaire à Rennes, par ailleurs syndiqués à Sud-Education et Sud-Collectivités territoriales, subissent des violences par un policier.

La scène filmée par le téléphone d'une des victimes

La scène qui a été filmée par le téléphone portable de l'une des deux victimes a été projetée lors de l'audience le 29 avril.

L'un des deux hommes a eu un bras cassé à la suite d'un coup de tonfa (une matraque à poignée) avec une ITT de 45 jours tandis que le second a subi diverses contusions valant deux jours d'ITT.

Mes clients "n'ont eu aucun geste violent ni aucune agressivité envers les policiers. La multiplicité des coups et leur violence, et même leur localisation, a été considérée par le tribunal comme étant tout à fait excessives", a dit Me Pacheu.

Les deux hommes avaient déposé plainte et une enquête avait été réalisée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

"Nous ne pouvons ignorer que le procès de ce policier découle directement de la présence d'une vidéo accablante. Mais (...) combien de violences policières réelles les pouvoirs publics refusent-ils de reconnaître?", s'est interrogé le syndicat Solidaires dans un communiqué.

Interrogé à la sortie d'audience, l'avocat du policier, Me Thierry Fillion, n'a pas souhaité commenter la décision du tribunal, précisant seulement qu'il "envisageait la possibilité de faire appel".

C.L. avec AFP