Sondages, estimations, et #RadioLondres: pourquoi il faut être prudent ce dimanche

(Photo d'illustration dans un bureau de vote à Bordeaux le 7 mai 2017) - Nicolas Tucat-AFP
Ce dimanche soir, à 20 heures, un visage va s'afficher sur les écrans de télévisions des Français. Le nom du nouveau ou de la nouvelle présidente de la République ne sera pas connu avant 20 heures précises pour plusieurs raisons.
D'abord, parce que la fermeture des bureaux de vote a été reculée d'une heure: cette année, et comme au premier tour, ce sera 19 heures "dans toutes les petites villes, les villes moyennes et quelques grandes villes", explique Bernard Sananès, président de l'institut de sondage Elabe, pour BFMTV. Dans certaines grandes villes, comme Paris, Lyon et Marseille, les bureaux de vote resteront quant à eux ouverts jusqu'à 20 heures précises.
Pas de sondage à la sortie des bureaux de vote
Il sera par ailleurs difficile d'obtenir des informations de la part des sondeurs. Comme en 2012, la commission des sondages a obtenu des neuf principaux instituts de sondage (BVA, Elabe, Harris Interactive, Ifop, Ipsos, Kantar, Odoxa, OpinionWay et Viavoice) de ne pas effectuer de sondages dits "sorties des urnes" (SSU).
Dans ce genre de sondage, les votants remplissent un questionnaire à la sortie du bureau de vote et le remettent dans une urne tenue par un enquêteur. Une sélection de bureaux de vote répartis sur l'ensemble du territoire permet d'obtenir "une véritable radiographie du corps électoral", affirme l'Ifop.
La commission rappelle que "la loi du 19 juillet 1977 modifiée interdit strictement, du vendredi minuit au dimanche 20 heures, toute diffusion de sondages relatifs à l'élection présidentielle." C'est le fameux moment "Radio Londres", que beaucoup de médias étrangers et d'internautes tentent de contourner.
Des estimations d'après les premiers bulletins dépouillés
Pour déterminer qui arrive en tête pour ce second tour, les instituts font alors une estimation de vote. "Nous travaillons à partir des bulletins dépouillés. Des enquêteurs notent les premières tables de dépouillement", dans un échantillon de bureaux de vote "qui représentent une petite France", assure Bernard Sananès. Environ 250 bureaux seront ainsi examinés cette année par Elabe, ce qui représente environ 25.000 bulletins.