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Rythme scolaire : Peillon veut aussi une réforme pour le secondaire

Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale

Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale - -

Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a réaffirmé dimanche sa volonté de mener à bien « dans l'intérêt des enfants » la réforme des rythmes scolaires non seulement dans le primaire, mais aussi au collège et au lycée. Une mesure qui divise déjà professeurs et élèves.

Les collégiens et lycéens pourraient voir leurs horaires modifiés afin qu’ils aient moins d’heures de cours par semaine. C’est en tout cas le souhait de Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale. Après s'être attelé à la réforme des rythmes scolaire au sein du primaire, le ministre veut désormais s’attaquer au secondaire, c’est-à-dire aux horaires du lycée et du collège. « Nous ne sommes qu'au début », a indiqué Vincent Peillon, estimant qu' « il doit y avoir aussi pour le collège et le lycée, un changement », parce que des collégiens aussi « ont des journées surchargées » selon le ministre. « Il faudra qu'au collège aussi il y ait des emplois du temps équilibrés et une pause méridienne respectée », a-t-il expliqué. Et pour lui, « il en va de même au lycée, qui doit respecter les rythmes d'apprentissage ». En France, les collégiens ont entre 25 et 29 heures de cours par semaine. Au lycée, selon la série et les options choisies, l'enseignement oscille entre 30 et 40 heures par semaine.

« ¾ d’heure pour déjeuner, un timing interdit pour les salariés »

Pour Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, premier syndicat de parents d'élèves, il est effectivement indispensable de réformer le rythme scolaire même dans le secondaire. « Cette année, confie-t-il, on a eu des remontées d’emploi du temps de 6e et de 5e avec 7h ou 8h de classe et moins de ¾ d’heure pour le déjeuner. C’est un timing interdit pour les salariés. Nous, on ne souhaite pas plus de 6 heures dans le secondaire. On souhaite des pauses le midi garanties à tous de 90 minutes, pas moins, pour manger, se détendre avant de repartir au travail ».

« La priorité est à la réduction des effectifs »

Mais ce n’est pas l’avis de Roland Hubert, co-secrétaire général du SNES, premier syndicat des professeurs du second degré. Pour lui, « la priorité est à la réduction des effectifs en classe ». En effet, annonce le syndicaliste, « on sait qu’une journée pour un élève est fatigante, mais une heure de cours à 30 ou 32 en collège est beaucoup plus fatigante que deux heures à 23 ou 24 élèves. C’est beaucoup plus central que de savoir s’il faut avoir une heure de moins dans la journée ou une semaine de plus sur l’année ».

« Après le déjeuner, dès la 2e heure, on commence à craquer »

Dans les cours de récréation, les premiers concernés par cette réforme semblent favorables à une baisse de leurs heures de cours et à des journées moins longues, moins denses. « On a trop de cours après le déjeuner, explique Quentin, un élève de seconde générale. Dès la deuxième ou troisième heure, on commence à craquer. On est fatigué, on a mangé, on a eu cours le matin. Les ¾ de la classe dorment. Moi, je n’arrive pas à être attentif en cours, déjà que j’ai du mal, mais alors là, c’est pas le top ». La pause du déjeuner, parfois trop courte, est aussi au cœur des préoccupations des élèves à l’image de Damien en première STI. « Une heure pour manger, explique-t-il, parfois ce n’est pas assez quand on doit faire la queue à la cantine. Et ça ne laisse pas le temps de bien manger ».
Mais selon Jean-Rémi Girard, secrétaire national du Snalc, un syndicat de professeurs, il y a d'autres priorités. « Le problème ce n’est pas la longueur des journées. Le problème c’est les effectifs. C’est-à-dire des classes extrêmement chargées avec des bavardages… on s’épuise très vite ».
Les collégiens et lycéens français ont des journées de cours plus denses que la plupart des pays dans le monde.

Tugdual de Dieuleveult avec V.Joanin