Pour Valls, l'abandon de Notre-Dame-des-Landes est "une erreur"

Manuel Valls. - AFP
C'est un thème qu'il connait bien. Pour la première fois depuis l'annonce par Edouard Philippe de l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, Manuel Valls réagit. L'ancien Premier ministre a qualifié d'"erreur" la décision du gouvernement ce vendredi sur RTL."Est-ce que c’est la meilleure décision conforme à l’intérêt de la nation et qui correspond aussi au choix des citoyens, je ne le crois pas", a estimé le député de l'Essonne, qui salue "la méthode d'Edouard Philippe" à base de "concertation" et de "temps".
"C’est le mauvais choix d’avoir abandonné ce projet d’aéroport qui n’est pas une lubie des élus, qui contrairement à ce que l’on raconte depuis plusieurs jours, n’était pas dans les projets depuis 50 ans", a encore déploré l'ancien Premier ministre.
"Légitimer" les "minorités violentes"
"Il va falloir trouver d'autres aménagements" a également rappelé l'ex-chef du gouvernement. Estimant que "ce projet était indispensable pour la métropole de Nantes, pour la région Pays-de-la-Loire, pour la Bretagne", Manuel Valls réfute le terme de "déni de démocratie" pour parler du choix du gouvernement de suivre le vote du referendum qui avait donné un "oui" majoritaire au projet d'aéroport, le député juge qu'"il y a eu un choix qu’il aurait fallu respecter".
"Ce qui m’inquiète c’est que ça peut légitimer ce choix de minorités violentes, radicales qui se sont opposés à ce projet à l’encontre des forces de l’ordre, de la presse", déplore Manuel Valls.
Interrogé sur les cinq années du quinquennat Hollande, lors duquel aucune décision n'a été prise concernant le projet d'aéroport, Manuel Valls reconnait qu'une décision aurait été prise. Il assure qu'en 2012 alors ministre de l'Intérieur, il avait imaginé l'évacuation et déployé des gendarmes sur place avant que l'opération soit arrêté sur décision de François Hollande et Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre de l'époque. Pour lui, le referendum de 2016 aurait été l'occasion d'engager cette évacuation. C'était sans compter les craintes de Bernard Cazeneuve sur les violences qu'aurait engendré cette décision.