Pour François Ruffin, Bernard Arnault "n'a pas 400.000 fois plus de mérite qu'une ouvrière"

Le député LFI François Ruffin, le 29 novembre 2022 à l'Assemblée nationale, à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
François Ruffin ne l'a jamais caché: il est très critique vis-à-vis de la fortune du milliardaire français Bernard Arnault. Et sur le plateau de France 5 jeudi soir, le député insoumis a affirmé que le "mérite" du patron de LVMH n'était pas lié à son succès et sa fortune.
"L'origine de la fortune de Bernard Arnault, c'est un mensonge qu'il fait aux ouvriers de mon coin. Il leur promet qu'il va les garder dans le textile et finalement, il licencie tout le monde et le seul truc qui garde, c'est Dior. Et c'est là-dessus qu'il va construire son empire du luxe", dénonce le député de la Somme.
Le réalisateur de Merci Patron pointe surtout l'accumulation de richesse de Bernard Arnault, qui est devenue ce mois-ci la première fortune mondiale devant Elon Musk, patron de Tesla, SpaceX et Twitter, selon le classement de Forbes.
"La disproportion, elle ne pose plus la question du mérite"
Pour accumuler une telle richesse, un employé payé au Smic devrait travailler plusieurs dizaines de milliers d'années. "Imaginez les couturières en train de coudre des constumes Kenzo sur leurs machines depuis la préhistoire dans leurs cavernes jusqu'à Aujourd'hui", lance François Ruffin.
"La disproportion, elle ne pose plus la question du mérite, on ne peut pas dire que Bernard Arnault a 400.000 fois plus de mérite qu'une ouvrière", dénonce-t-il.
"Et qui a mérité, pendant la crise Covid? Qui a mérité? Qui a fait tourner le pays? Qui continue tous les jours à faire tourner le pays?" demande le député, qui loue le travail de ceux en "première ligne" pendant la crise sanitaire. "C'est pas les actionnaires, c'est pas Bernard Arnault, c'est pas les dirigeants d'entreprises!"
François Ruffin critique aussi le fait "qu'aucune récompense" n'a été accordée à ces travailleurs. Selon lui, leur situation s'est même dégradée ces trois dernières années. "Il y a une première peine: l'inflation sans indexation des salaires. Et une réforme des retraites où c'est eux qui vont payer deux années de plus", dénonce-t-il.