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Patrimoine: Yamina Benguigui va être jugée en correctionnelle

L'ex-ministre de la Francophonie Yamina Benguigui va être citée à comparaître en correctionnelle.

L'ex-ministre de la Francophonie Yamina Benguigui va être citée à comparaître en correctionnelle. - Alain Jocard - AFP

L'ancienne ministre de la Francophonie, visée par une enquête sur le caractère incomplet de sa déclaration de patrimoine, va être citée à comparaître devant un tribunal correctionnel. Yamina Benguigui, sortie du gouvernement lors du remaniement d'avril, est soupçonnée d'avoir fait trois déclarations de patrimoine et deux déclarations d'intérêts incomplètes.

Yamina Benguigui va être citée à comparaître en correctionnelle à Paris. Elle est soupçonnée d'avoir fait des déclarations de patrimoine et d'intérêts incomplètes entre 2012 et 2014, quand elle était ministre de la Francophonie.

L'hebdomadaire Marianne avait dévoilé
le 13 mars que l'ancienne ministre avait caché 430.000 euros. Le Canard Enchaîné s'était empressé de décortiquer, dans son édition du 19 mars, l'affaire.

Une enquête début avril

Alerté par la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire début avril. Yamina Benguigui venait alors tout juste d'être écartée du gouvernement de Manuel Valls qui succédait à Jean-Marc Ayrault.

Dans ce cas précis, sont en cause pour Yamina Benguigui trois déclarations de patrimoine et deux déclarations d'intérêts, entre juillet 2012 à son entrée au gouvernement, et mars 2014.

La réalisatrice, qui a récusé toute "fraude de quelque nature que ce soit" ou tout "enrichissement personnel", est soupçonnée d'avoir omis de déclarer qu'elle possédait, depuis 2005, 20% d'une société anonyme de droit belge, G2. Cette holding est actionnaire à 99% de sa société de production Bandits productions.

Elle avait vendu ses parts en janvier 2014, pour 430.000 euros, une modification substantielle de son patrimoine qu'elle était tenue de signaler dans un délai d'un mois, a-t-on précisé.

Benguigui récuse toute fraude

L'annonce de ce procès intervient quelques jours après le départ de l'Elysée de Faouzi Lamdaoui, un proche conseiller de François Hollande, soupçonné d'avoir perçu en 2007 et 2008 une rémunération supérieure à ce qu'il a déclaré par une société dont il est soupçonné d'avoir été gérant de fait.

Selon la loi sur la transparence de la vie politique, adoptée en octobre 2013 dans la foulée de l'affaire Cahuzac, des manquements dans des déclarations de patrimoine sont susceptibles d'être punis d'une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison, 45.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité.

Outre Yamina Benguigui et Faouzi Lamdaoui, plusieurs ministres ou conseillers de François Hollande ont été poussés à la démission depuis 2012 en raison de leurs ennuis avec la justice et le fisc.

A Dt. avec AFP