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Parti socialiste

  Le Guen: "La gauche manque aujourd'hui de cohérence, d'unité et donc de dynamisme"

Jean-Marie Le Guen pointe "la faiblesse des mobilisations sociales actuelles".

Jean-Marie Le Guen pointe "la faiblesse des mobilisations sociales actuelles". - Martin Bureau - AFP

Le ministre des Relations au Parlement, Jean-Marie Le Guen, juge dimanche que "la question sociale" n'est plus "l'élément moteur de la structuration du débat politique en France", dans une tribune.

"J'ai la conviction que nous sommes dans une période de rupture historique, dont l'énoncé est simple: pour la première fois depuis cinquante ans, la question sociale n'est plus l'élément moteur de la structuration du débat politique en France", explique Jean-Marie Le Guen, dans une tribune publiée dimanche sur Le Point.fr et intitulée "Ce que doit être la gauche aujourd'hui".

Il admet que la question sociale n'a pas pour autant été "résolue" et que les inégalités ne cessent de "s'aggraver". Pour lui, "ce n'est rien de moins que notre modèle de civilisation qui est désormais en jeu". Cela prend, selon lui, "la forme d'une interrogation centrale, non sur notre identité nationale, mais sur notre communauté de destin, et notamment certains de ses éléments les plus essentiels: notre République, notre appartenance à une unité européenne, la laïcité, les droits de l'homme, le statut des femmes, etc".

"Le défi des migrations et de l'intégration est posé".

Le ministre socialiste pointe "la faiblesse des mobilisations sociales actuelles, dont ni les postures politiques théâtralisées ('non à l'austérité, à la casse des services publics, etc.') ni les revendications trop souvent corporatistes ne parviennent à voiler l'absence de mots d'ordre fédérateurs, crédibles et populaires". Jean-Marie Le Guen juge que "le défi des migrations et de l'intégration est posé".

"La France est un pays fait d'immigration, une nation fondée sur une citoyenneté d'adhésion et non d'héritage. Mais l'affaiblissement de notre modèle économique grippe également notre modèle d'intégration, accroît les fractures territoriales et les phénomènes de ghettoïsation", explique-t-il.

"Il faut, aussi, reconnaître l'existence de difficultés spécifiques liées à l'absence d'un islam de France. Or l'évolution actuelle du monde, marquée par les déstabilisations, les violences, le terrorisme, peut nous amener à craindre que ces questions ne deviennent de plus en plus difficiles à gérer", met en garde Jean-Marie Le Guen.

K. L. avec AFP