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Abrogation du délit d'apologie du terrorisme: Hollande dénonce une initiative de LFI "doublement condamnable"

François Hollande le 6 mars 2024 au palais de l'Élysée. (Photo d'archive)

François Hollande le 6 mars 2024 au palais de l'Élysée. (Photo d'archive) - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

L'ancien président de la République, au pouvoir lorsque le délit d'apologie a été créé en 2014, considère que l'initiative de La France insoumise est de nature à "heurte(r) les victimes du terrorisme".

Pour François Hollande, l'initiative est "doublement condamnable". L'ex-chef de l'État a exprimé dimanche 24 novembre son opposition à la proposition de loi de La France insoumise visant à abroger le délit d'apologie du terrorisme.

"L’initiative de LFI heurte les victimes du terrorisme qui, dans leur chair, vivent douloureusement tout relâchement du devoir de vigilance et de cohésion nationale", a estimé le député socialiste de Corrèze sur son compte X.

Dans le détail, le texte proposé par LFI entend supprimer le délit d'apologie du terrorisme. La formation de gauche radicale estime que la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d'apologie de crime, d'apologie de crime de guerre ou d'apologie de crime contre l'humanité suffit en la matière.

La France insoumise veut "remettre" ce délit "au bon endroit" dans le droit en le supprimant du code pénal, a ainsi plaidé dimanche sur BFMTV Mathilde Panot, la cheffe de file des députés insoumis.

Bernard Cazeneuve dénonce le "cynisme abject" de LFI

La proposition de LFI, très critiquée par la droite et les macronistes, fait aussi bondir les socialistes, d'autant qu'ils étaient au pouvoir lors de l'inscription du délit d'apologie du terrorisme dans le code pénal. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a par exemple jugé "impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et à la haine".

"C’est durant mon quinquennat que la loi du 13 novembre 2014 a créé le délit d’apologie des actes terroristes", a souligné François Hollande, cité dans un article du Parisien. "Elle ne met pas en cause la liberté d’expression puisqu’elle renvoie explicitement au droit de la presse et laisse à la justice une faculté d’appréciation."

Pour l'ancien président de la République, la proposition de loi de LFI est "doublement condamnable. Elle crée une confusion pour mieux exonérer de leurs responsabilités des personnalités qui par leurs propos utilisent la cause palestinienne à des fins provocatrices et haineuses".

"Tout cela est d'un cynisme abject", a surenchéri auprès du quotidien son ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve.

Vincent Gautier