Prostitution: la proposition de loi votée ce mercredi à l'Assemblée

L'hémicycle de l'Assemblée nationale, où est voté mercredi le texte controversé sur la prostitution. - -
C'est ce mercredi que les députés se prononcent sur la proposition de loi visant à pénaliser les clients des prostituées. Ce texte controversé, qui avait suscité pétitions et manifestations d'opposants, mais aussi de soutien, devrait rassembler une majorité qui dépasse les groupes politiques - tout en les divisant.
Thierry Mandon, l'un des porte-parole des députés socialistes, s'attend ainsi à "une majorité transpartisane" et, selon lui, à "une large majorité du groupe socialiste" pour faire adopter le texte. Si peu de voix contre sont attendues au PS, plusieurs députés pourraient néanmoins être absents au moment du vote ou, comme l'ancien ministre Jean Glavany, voter "par raison, mais sans enthousiasme".
Glavany "sans enthousiasme"
"Ma raison me pousse à approuver tout ce que propose ce texte sur la lutte contre les mafias et le proxénétisme d'une part, l'aide à la réinsertion des prostituées d'autre part", écrit sur son blog l'ancien ministre. "Reste cette histoire de 'pénalisation' des clients qui ne m'enthousiasme pas."
C'est le point sensible du texte. Y est prévu la punition de l'achat d'actes sexuels, par une contravention de 1.500 euros. En cas de récidive, l'infraction deviendra un délit passible d'une amende de 3.750 euros.
L'UMP critique sur le "parcours de sortie"
Mais le texte prévoit aussi des mesures d'accompagnement social et professionnel pour celles - et ceux - qui veulent quitter la prostitution. Le gouvernement s'est engagé à mettre 20 millions d'euros par an sur la table pour financer ce "parcours de sortie".
A l'UMP, on est passé "d'une position plutôt sur l'abstention à une position majoritairement contre" le texte, a indiqué leur chef de file Christian Jacob. Néanmoins, admet-il, "on a des collègues qui voteront pour et d'autres qui s'abstiendront".
Et c'est plutôt ce point du "parcours de sortie" qui cristalise l'opposition des députés UMP. Nombre d'entre eux critiquent en effet la possibilité pour les étrangères engagées dans ce parcours d'obtenir un titre de séjour de six mois, éventuellement renouvelable, sans en contrepartie porter plainte contre les réseaux. "Un appel d'air fantastique pour l'immigration clandestine", a ainsi dénoncé Jean Leonetti.
"Pas un vrai débat", juge Pompili
A l'UDI, "le vote sera réparti équitablement entre ceux qui soutiennent le texte, ceux qui souhaitent s'abstenir et ceux qui votent contre", a indiqué le porte-parole du groupe, Jean-Christophe Lagarde.
Quant aux écologistes, également divisés, ils trouvent néanmoins en leur sein les opposants au texte les plus virulents. "Cette loi mélange la question des réseaux et la question de la vente d'un service sexuel. Du coup, ce n'est pas un vrai débat", a regretté la co-présidente du groupe des Verts Barbara Pompili.
Avant d'entrer en vigueur, le texte devra cependant franchir l'étape du Sénat, qui l'examinera d'ici la fin juin.