"On aura au moins deux vice-présidences": le RN bientôt de retour au bureau de l'Assemblée nationale?

Les députés dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale le 10 juillet 2025 - BASTIEN OHIER / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le gouvernement n'est pas le seul à attendre une nouvelle composition. Il en va de même pour le bureau de l'Assemblée nationale. La plus haute instance exécutive du Palais Bourbon, qui a notamment le pouvoir d'apprécier la recevabilité des textes ou de prononcer des sanctions contre des députés, va être renouvelée mercredi et jeudi à l'occasion de la rentrée parlementaire.
Sont remis en jeu: six vice-présidences, trois postes de questeurs et douze de secrétaires. Avec un enjeu principal pour cette année: le très probable retour du Rassemblement national dans cet organe, dont il avait été écarté à l'issue des élections législatives de 2024, marquées au second tour par un front républicain contre l'extrême droite.
Deux vice-présidences pour le RN?
Si le RN bénéficie du groupe de députés le plus important avec 123 élus, il avait perdu les deux vice-présidences qu'il détenait jusqu'ici. La faute à un manque de soutien de la gauche et des macronistes, alors que le groupe de Renaissance, présidé par Gabriel Attal, avait annoncé qu'il ne soutiendrait aucun candidat du RN ou de La France insoumise.
À l'inverse de l'extrême droite, la gauche était sortie vainqueure, raflant la majorité des sièges, soit 13 sur 22.
Le RN devrait néanmoins faire son retour à la faveur d'un changement de braquet au sein du bloc central. Eux comme les députés du RN sont prêts à regrouper leurs voix pour répartir les postes en fonction de la représentation des différents groupes, comme l'indiquent plusieurs médias dont l'AFP et Politico.
"Normalement, on aura au moins deux vice-présidents", a déclaré en ce sens le député Jean-Philippe Tanguy sur LCI ce dimanche.
Dans un premier temps, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet - qui défendait déjà l'an passée une représentation proportionnelle - devrait proposer la répartition suivante aux chefs de groupe ce lundi à 15h, d'après l'AFP: deux vice-présidences pour chaque "bloc" (gauche, coalition gouvernementale, et RN-UDR), trois questeurs reconduits (socialiste, macroniste et LR), et au moins un secrétaire pour chacun des 11 groupes de l'Assemblée.
La gauche en recul?
Or, face au probable refus de la gauche, qui est contre un retour du RN, un vote à bulletins secrets devrait être organisé dans l'hémicycle. Comme le précise le règlement de l'Assemblée, trois tours peuvent être organisés. Si aucun candidat ne détient la majorité absolue à l'issue de deux tours, un troisième a lieu avec une majorité simple pour l'emporter.
Mathématiquement, la gauche pourrait faire les frais de ce renouvellement, de même que le camp présidentiel dans une moindre mesure. Et cela, d'autant plus si elle ne parvient pas à faire front commun, alors que les tensions, notamment entre insoumis et socialistes, sont criantes depuis des mois.
Reste à voir si le bloc central votera vraiment comme un seul homme. Car certains sont prêts à s'affranchir du reste de leur groupe. "C'est hors de question, je ne veux pas de RN à la vice-présidence de l'Assemblée. Je n’ai pas voté pour eux en 2022, je ne change pas", a indiqué le député Charles Sitzenstuhl, cité par LCP.
Outre le bureau de l'Assemblée nationale, les députés doivent également renouveler les huit présidences de commission ce jeudi. L'occasion de suivre à nouveau les stratégies à l'oeuvre.