Altercation à l'Assemblée: le député Nicolas Turquois "assumera les conséquences" de son geste

Le député Modem Nicolas Turquois, à l'Assemblée nationale le 30 octobre 2024. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Il assure qu'il se tient "à l'entière disposition du bureau de l'Assemblée nationale". Au lendemain de la vive altercation au palais Bourbon dont il est à l'origine, le député Modem Nicolas Turquois affirme ce vendredi 29 novembre qu'il "assumer(a) les conséquences" de son geste.
Dans un communiqué, l'élu de la Vienne, qui s'est montré menaçant envers le député socialiste Mickaël Bouloux et Antoine Léaument (LFI), explique toutefois que son geste a été motivé par les provocations de ses collègues de gauche.
"L'interpellation de mes proches m'a fait perdre mon calme"
"S'il est naturel qu'une personne engagée politiquement soit responsable de ses prises de position, il est inacceptable en démocratie que nos proches soient pris à partie en raison de notre engagement. C'est ce qui m'est arrivé", écrit-il. Il évoque "une altercation (...) avec des collègues députés". "L'interpellation de mes proches m'a fait perdre mon calme", justifie-t-il.
"Ce comportement, de la même manière que la mise en cause de mes proches, n'est pas appropriée en démocratie. Je prie l'ensemble de mes collègues députés de bien vouloir m'en excuser", ajoute-t-il.
Cet incident a eu lieu la veille au soir, en plein débat houleux sur l'abrogation de la réforme des retraites. Des huissiers ont dû s'interposer, avant que l'élu ne finisse par quitter l'hémicycle.
"J'ai été humain"
Plus tôt dans la journée, ce vendredi, Nicolas Turquois a expliqué sur BFMTV les raisons de son geste: La France insoumise a publié les noms des députés macronistes et de droite s'étant opposé à l'abrogation de la retraite à 64 ans, en pratiquant l'obstruction avec le dépôt d'un millier d'amendements. Le député a dénoncé des "pressions" reçues par ses proches de la part de sympathisants de gauche.
"Le député Bouloux, qui est à côté de moi (dans l'hémicycle, NDLR), connaît personnellement mes proches et je lui ai demandé ce qu'il pensait" des méthodes des députés de La France insoumise. "Il m'a dit: 'je ne partage pas ça'. Je lui ai dit: 'ce serait intéressant de le dire'. Il m'a dit: 'non, je ne peux pas'", a relaté l'élu centriste.
"J'ai été humain, quand on s'en prend à mes proches, je ne le vis pas bien. (...) En face de moi, il y a des charognards qui sont même prêts à mettre la pression sur mon entourage...", a-t-il encore expliqué.
S'il assure "regretter" son attitude et qu'il présentera des "excuses" au député socialiste, il a refusé d'en faire de même auprès de son collègue insoumis. "Il m'a d'abord insulté donc je suis allé vers lui de façon dynamique, on va dire ça, pour m'exprimer avec lui", a-t-il exposé.
Vers des sanctions?
Nicolas Turquois va-t-il être sanctionné par l'Assemblée? À la reprise des débats jeudi, le président de séance Xavier Breton (LR) a fait savoir qu'il proposerait à la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet d'évoquer l'incident lors de la prochaine réunion du bureau de l'Assemblée en vue d'une sanction.
Un appel que partagent les députés de gauche. "Ce n'est pas normal. J'ai été sanctionné pour avoir rappelé que l'extrême droite est héritière de Vichy. Et lui ne serait pas sanctionné? Ce n'est pas normal", a estimé sur notre antenne Antoine Léaument. La décision revient désormais à Yaël Braun-Pivet, qui peut prononcer un simple rappel à l'ordre ou aller jusqu'à l'exclusion temporaire.