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Politique

Montebourg : « La nationalisation reste sur la table »

Sur ArcelorMittal, A. Montebourg lance une pique à JM. Ayrault : « Il m'est difficile de commenter une décision qui ne relève pas de ma compétence. Le Premier ministre a pris une décision, et je m'y suis rangé ».

Sur ArcelorMittal, A. Montebourg lance une pique à JM. Ayrault : « Il m'est difficile de commenter une décision qui ne relève pas de ma compétence. Le Premier ministre a pris une décision, et je m'y suis rangé ». - -

L'outil de la nationalisation est « durablement » sur la table du gouvernement français, déclare Arnaud Montebourg, qui entend mener la « mère de toutes les batailles » que constitue selon lui la confrontation avec le monde financier.

Deux semaines après avoir été désavoué sur ce point par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors de la gestion du dossier ArcelorMittal de Florange, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg laisse entendre dans une interview au journal Le Monde qu'il a perdu une bataille mais certainement pas la guerre : « La nationalisation temporaire est au contraire sur la table, et durablement », dit-il dans ce qui ressemble à un réquisitoire contre le chef du gouvernement. « C'est l'arme qu'utilisent tous les Etats, y compris les plus libéraux, qui refusent de se laisser lier les mains par des multinationales dont les décisions sont prises au détriment des outils industriels », ajoute-t-il en estimant que l'opinion et une grande partie de la classe politique y sont favorables.

« La nationalisation temporaire ne coûte rien »

Prié de commenter la décision de Jean-Marc Ayrault, qui a renoncé à nationaliser le site de Florange au motif qu'ArcelorMittal avait promis de préserver l'emploi et qu'une nationalisation aurait coûté plus d'un milliard d'euros, Arnaud Montebourg lance une pique à l'adresse du Premier ministre : « Il m'est difficile de commenter une décision qui ne relève pas de ma compétence. Le Premier ministre a pris une décision, et je m'y suis rangé », explique-t-il, notant qu'il avait été « maintenu à [son] poste par le président de la République ». « Je n'ai pas une mentalité de déserteur, et n'aime pas esquiver mes responsabilités ; je continue le combat pour la reconstruction de l'industrie française », explique-t-il. Il réfute l'argument du coût : « La nationalisation temporaire ne coûte rien, précisément parce qu'elle est temporaire » et qu'elle « rapporte aux finances publiques quand l'Etat se désengage et revend sa participation ».

« Ces combats sont nécessaires, mais… »

Arnaud Montebourg estime que les réformes de société, comme le mariage homosexuel, ne peuvent être une alternative à la véritable bataille qui doit selon lui être menée : « Ces combats sont nécessaires, mais ils ne pourront remplacer la mère de toutes les batailles : la confrontation avec le système financier qui a détruit nos économies et nos entreprises », conclut-il en rappelant qu'il s'agissait d'une promesse de campagne de François Hollande.

La Rédaction, avec Reuters